22/06/2007

16 Mai a Montpellier: jugement reporté

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A Montpellier, les anti-Sarko contre-attaquent
Le procès de quatre jeunes, poursuivis pour «violence» lors d'une manifestation en mai, a été reporté. Une affaire «complexe», a jugé le tribunal : de nouveaux témoignages font effectivement état de violence... de la part des policiers.
Par Carole RAP
LIBERATION.FR : vendredi 22 juin

L’affaire des quatre jeunes hommes, qui devaient comparaître ce vendredi pour «violences volontaires» lors de la manifestation anti-Sarkozy du 16 mai, a été renvoyée. Le tribunal correctionnel de Montpellier a en effet demandé l’ouverture d’une information judiciaire, «compte tenu de la complexité de l’affaire» et du fait que les images de l’une des caméras de surveillance n’ont pas encore pu être visualisée.
La manifestation du 16 mai s’était terminée de manière violente Place de la Comédie, lieu central cerné par les caméras de surveillance reliées au poste de police. Les policiers avaient chargé à plusieurs reprises, répondant à des jets de canettes, disaient-ils. Au total, treize personnes s’étaient retrouvées en garde à vue, dont les quatre qui devaient être jugées aujourd’hui. Un comité de soutien s’est immédiatement créé sous l’impulsion de la CGA (Coordination des groupes anarchistes), appuyé notamment par Sud Etudiant, la Ligue des Droits de l’Homme et la LCR.
Recueillant de nombreux témoignages, l’action de ce comité a permis à Me Stéphane Fernandez, l’avocat de l’un des prévenus, de porter plainte le 19 juin, avec constitution de partie civile contre X, au nom de onze personnes, pour «violences ayant entraîné une incapacité de travail inférieure à 8 jours, commises par des personnes dépositaires de l’autorité publique dans l’exercice de leurs fonctions».
Une institutrice qui traversait la place avec sa fille ce soir-là par hasard y témoigne : «Les CRS casqués, avec boucliers et gourdins, se sont lancés sur une poignée de jeunes. Je les ai vu taper des personnes au sol qui ne réagissaient pas.» Une handicapée en fauteuil roulant raconte elle aussi : «Les forces de l’ordre m’ont piétinée et matraquée.» Elle a été hospitalisée pour une blessure au poignet.
Selon Me Fernandez, ce dépôt de plainte contre les policiers a sans doute pesé dans le choix du tribunal d’ouvrir une information judiciaire, une décision qu’il juge «extrêmement positive pour le droit de manifester et la liberté d’expression». Parallèlement, l'avocat a fait saisir, par l'intermédiaire d'un député, la Commission nationale de déontologie de la sécurité. Une autorité administrative indépendante chargée de définir s'il y a eu manquement aux règles. En clair, s'il y a eu bavure.

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