LE MONDE | 08.06.07 | 14h39 • Mis à jour le 08.06.07 | 14h39
Après la Banque mondiale, qui a pointé récemment le risque pour les pays pauvres de la flambée du prix des céréales (Le Monde du 5 juin), c'est au tour de la Food and Agriculture Organisation (FAO) de s'alarmer.
Dans son rapport Perspectives de l'alimentation, publié jeudi 7 juin, l'agence des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation s'inquiète de la hausse de la facture mondiale des importations alimentaires.
Pour la première fois en 2007, celle-ci devrait passer la barre des 400 milliards de dollars (298 milliards d'euros), soit près de 5 % de plus qu'en 2006, déjà année record. Principale explication du phénomène : la forte demande de biocarburants, qui dope les prix. La facture des céréales et huiles végétales importées, à la base de la production de carburants verts, devrait ainsi enregistrer une hausse de 13 %.
Les pays les plus économiquement vulnérables, souvent gros importateurs, seront les plus touchés : la facture des importations alimentaires des pays les moins avancés (PMA) et des pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) pourrait s'alourdir de 10 % sur un an. Parmi ces derniers, chez lesquels les céréales et l'huile végétale représentent les deux tiers du montant des importations alimentaires, le Zimbabwe, l'Ethiopie et le Maroc seraient les plus fragilisés.
Pour les pays développés, la facture s'alourdirait de 2,3 %. La FAO se dit frappée par l'évolution inégale entre catégories de pays. "On estime que le panier d'importations alimentaires pour les PMA en 2007 coûtera en moyenne 90 % de plus qu'en 2000, indique Adam Prakash, économiste à la FAO. Par rapport aux nations développées, qui ne subiront qu'une hausse de 22 % sur la même période, l'écart est saisissant."
Laetitia Clav
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