26/06/2007

Universités: Sarkozy démine et laisse entendre que le texte est "amendable

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PARIS (AFP) - Le président de la République s'est appliqué mardi à déminer le dossier des universités, distillant aux personnels et surtout aux étudiants l'idée que le projet de loi était "amendable" sur les principaux points qui fâchent.

"J'ai l'impression que Nicolas Sarkozy et le gouvernement ont compris qu'il serait dommage que la réforme soit mise en échec pour quelques points que l'on n'aurait pas voulu négocier", a déclaré Bruno Julliard, président de l'Unef, en sortant d'une rencontre avec le président.

La ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse a annoncé devant la presse qu'elle recevrait les organisations syndicales mercredi pour de nouvelles discussions, à la suite des rencontres de M. Sarkozy avec les présidents d'université, les fédérations d'enseignants-chercheurs et de personnels puis d'étudiants, lundi et mardi.

Elle a assuré qu'elle allait "enrichir le texte par le dialogue", sans autre précision.

Un nouveau texte "devrait théoriquement être présenté" aux organisations syndicales "en fin de semaine", a précisé Patrick Gonthier, secrétaire général de l'Unsa-Education.

"On a compris qu'il allait se donner un peu de temps pour réfléchir et que la ministre allait recevoir à nouveau pour annoncer un certain nombre de choses, mais quoi, je ne sais pas", a déclaré Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, principale fédération de l'Education.

Dans le détail des amendements possibles au projet de loi contesté, le président n'a pas fourni autant d'indications aux personnels qu'aux étudiants, dont les sursauts protestataires ont été historiquement le cauchemar de plus d'un gouvernement.

Selon Bruno Julliard, M. Sarkozy a "ouvert des portes sur les trois points majeurs" de divergence: la sélection à l'entrée en deuxième cycle (bac+4), le fait que la prise d'autonomie soit fondée sur la base du volontariat et des capacités des universités et enfin la composition des conseils d'administration.

Thiébaud Weber, président des étudiants de la Fage, a ainsi compris que "le débat sur la sélection à l'entrée du master ne sera pas tranché par la loi", mais probablement repoussé à un texte ultérieur.

Sur le caractère optionnel de la prise d'autonomie, il a également précisé avoir "entendu dans son discours qu'il en parlait presque au passé". "Il nous a paru ouvert sur la date butoir", a précisé à l'AFP Benjamin Vetelé, vice-président de l'Unef, en référence à la demande partagée par les présidents d'université eux-mêmes d'une obligation faite à toutes les universités de basculer dans le nouveau régime, mais dans un délai de cinq ans.

La composition des conseils d'administration pourrait par ailleurs passer à 28 membres - au lieu de 20 dans le projet de loi -, selon M. Gonthier.

"Sur le fond, il s'est montré assez ouvert pour au moins discuter d'aménagements et d'amendements, condition indispensable pour un accord global sur la réforme", a commenté M. Julliard. "Cet accord est plus que jamais à portée de main", a ajouté Julie Coudry de la Confédération étudiante.

"Nous sommes un peu surpris parce que nous avons l'impression de tout reprendre à zéro, de reprendre une phase de concertation", a renchéri M. Weber.

Vendredi, le conseil national de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (Cneser), très représentatif de la communauté universitaire et consultatif, avait émis un avis défavorable au projet, après huit heures de débats avec Mme Pécresse.
Par Lucile MALANDAIN

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