08/07/2007

Air France vous souhaite un excellent voyage

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RESF Montreuil

ALERTE pour les vacances : EXPULSIONS en cours

Alors que le nouveau ministre de l'immigration jetable, Brice Hortefeux, vient d'annoncer un objectif de 25 000 expulsions d'étrangers d'ici la fin 2007, le Réseau Education Sans Frontière de Montreuil choisit de s'adresser aux salariés et aux usagers d'Air France. A la veille des vacances, la situation est préoccupante pour tous les sans-papiers : les familles d'enfants scolarisés en particulier ne peuvent pas autant compter sur la mobilisation des enseignants et des parents d'élèves comme pendant l'année scolaire. Un réseau de veille est en place et RESF-Montreuil appelle à la vigilance et à la solidarité de tous !

RESF-Montreuil dénonce l'attitude du groupe Air France qui se fait le bras droit de l'Etat pour réaliser les expulsions, au détriment des salariés et usagers : ces expulsions souvent violentes sont pour les témoins des sources de traumatismes ; elles contribuent à la dégradation des conditions de travail pour les salariés d'Air France.

Sur les vols d'Air France sont embarquées contre leur gré des personnes, des familles avec enfants expulsées de France, renvoyées sans discernement ni précaution vers un ailleurs périlleux, qu’elles refusent absolument car il y va de leur vie.

Ces personnes ne sont pas un danger, elles sont EN DANGER !

Etre « sans papiers » n’est pas un crime en soi, c’est d’abord de très grandes difficultés et de très grandes souffrances, qui nous interpellent et nous obligent à vous interpeller à notre tour.

C’est pourquoi le RESF-MONTREUIL :

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Refuse de cautionner par le silence et la passivité ce manquement évident à nos valeurs fondamentales : quand l’humanité se trouve aussi grossièrement bafouée, ce qui est légal n’est plus légitime. Ces expulsions sont le plus souvent en contradiction totale avec les textes et conventions internationaux, notamment la Convention Européenne des Droits de l’Homme (art 3,5,6 et 8) ratifiée par la France.
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Appelle les équipages et notamment les commandants de bord à mettre en oeuvre toute mesure de nature à garantir la sécurité de TOUS les voyageurs présents sur ce vol, et à leur assurer un environnement paisible et serein tout au long du voyage. La présence à bord d’une personne embarquée contre son gré vers une destination représentant un risque certain pour elle, n’est certainement pas de nature à garantir la sécurité et la sérénité du vol.
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Demande en conséquence aux commandants de bord de refuser d’embarquer ces personnes, comme ils en ont le pouvoir en vertu de la liberté d’appréciation qui leur est conférée.
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Enjoint tous les voyageurs et tous les personnels des aéroports de France à prévenir en cas d'expulsion le RESF national ou le RESF le plus proche (www.educationsansfrontieres.org).
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Condamne les poursuites à l'encontre des citoyens, usagers et personnels, qui ont protesté ou ont voulu empêcher une expulsion dans un aéroport.

La solidarité ne doit pas devenir un délit !

N° d'urgence du RESF-Montreuil : 06 24 72 53 79

L'exemple de Salif Kamaté : extraits d'une dépêche AFP du 4 juin 2007 :

« La tentative d'expulsion "brutale" de Salif Kamaté, un Malien de 50 ans, qui accuse trois agents de l'avoir frappé à bord d'un vol Air France Paris-Bamako, le 26 mai, finalement annulé pour motif de sécurité, "n'est pas un accident de parcours ou un dérapage isolé", a dénoncé Jean-Michel Delarbre, membre de la Ligue des droits de l'Homme (LDH) et de RESF lors d'une conférence de presse à Paris.

"Cette situation nous amène à vouloir placer Air France devant ses responsabilités (...). Air France ne peut continuer à collaborer avec cette politique", a-t-il ajouté en évoquant "l'image détestable" que la compagnie donnait d'elle-même.

Plusieurs représentants du syndicat Sud-aérien et de la CGT, participant à la conférence de presse, ont respectivement appelé à l'arrêt de ces expulsions via Air France ou à un "moratoire", une navigante expliquant que les hôtesses et stewards étaient souvent en posture difficile face à leur "obligation professionnelle" d'assurer la sécurité et leurs "sentiments personnels". [...]

Laurent Cantet, cinéaste qui se trouvait à bord, a expliqué qu'une grande majorité de passagers avait été choquée par l'événement. "Je n'avais jamais vécu une scène d'une telle violence de ma vie", a déclaré le cinéaste, qui est aussi membre de RESF, évoquant "des cris, des râles, puis une personne évacuée inconsciente". A tel point, selon lui, que des passagers ont cru que Salif Kamaté était "mort" et qu'"une hôtesse était en pleurs". Son directeur de production, Michel Dubois, également présent, a été placé en garde à vue pour s'être opposé à ces violences.

Salif Kamaté a raconté qu'on lui avait administré un "cachet blanc", sans avis ni prescription médicale. "Ca va t'apaiser", lui aurait assuré une policière. Il dit avoir senti des "bouffées de chaleur" et avoir tenté de parler au commandant de bord. "M. le commandement de bord, je commence à avoir des problèmes, voulez-vous me faire descendre de votre avion ? Je n'aurais pas dû dire ça; ils m'ont sauté au cou : et puis voilà, étranglement, des coups et tout", a-t-il affirmé. »

Grâce à la mobilisation de tous, Salif Kamaté a été relaxé vendredi 29 juin devant le tribunal de Bobigny des inculpations de « violence sur agent » pour légitime défense.

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