11/07/2007

Du jamais vu....ben là, c'est la guerre

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Nouveau procès ordonné contre le rappeur "Hamé", de La Rumeur
Reuters
Reuters - il y a 46 minutes

PARIS (Reuters) - La Cour de cassation a annulé la relaxe du rappeur Mohammed Bourokba "Hamé", du groupe La Rumeur, poursuivi par le ministère de l'Intérieur pour "diffamation d'une administration publique" en raison de déclarations de 2002 sur l'action de la police dans les banlieues.
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La plus haute juridiction française a renvoyé le dossier à la cour d'appel de Versailles, pour qu'elle rejuge l'affaire, ce qu'elle devrait faire début 2008.

Ce dossier, ouvert par Nicolas Sarkozy quand il était place Beauvau, est jugé emblématique par les syndicats de policiers comme par les musiciens.

"Les rapports du ministère de l'Intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu'aucun des assassins n'ait été inquiété", disait le texte de Hamé, publié en avril 2002 dans un fanzine accompagnant un album.

"La justice pour ces jeunes assassinés par la police disparait sous le colossal slogan 'touche pas à mon pote'. La réalité c'est que vivre dans nos quartiers, c'est vivre dans l'humiliation policière régulière", ajoutait-il.

"Hamé" avait été relaxé en première instance en 2004, jugement confirmé en appel à Paris en 2006. Les deux juridictions, reprenant le texte dans sa globalité, avaient alors estimé que le rappeur n'imputait aucun fait précis à la police mais se contentait d'émettre un point de vue général sur le rôle de l'ensemble des acteurs politiques et sociaux dans les banlieues ces 20 dernières années.

La Cour de cassation estime au contraire qu'imputer des centaines de meurtres impunis à la police constitue bien une diffamation publique.

Le dossier, où est également poursuivi le président du conseil d'administration d'EMI Music France, Emmanuel de Buretel de Chassey, fait suite à d'autres procès opposant syndicats de policiers, ministère de l'Intérieur et élus UMP aux groupes de rap. La justice a jusqu'ici presque toujours refusé de condamner les musiciens au nom de la liberté d'expression.

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