11/08/2007

La TVA sociale a la peau dure

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CHRISTOPHE FORCARI Libération vendredi 10 août 2007


Eric Besson s’apprête à rendre son rapport sur l’adaptation de cette mesure controversée.


Pas morte, la TVA sociale ! Hervé Novelli, ­secrétaire d’Etat aux Entreprises l’a ressuscitée hier matin. «Elle n’est pas enterrée . Nous avons une compétitivité en matière de coûts salariaux qui est dégradée parce que nous avons des charges qui pèsent sur le travail», a expliqué, sur RMC, ce ministre libéral qui propose de «transférer ces charges sociales vers d’autres mécanismes comme par exemple la TVA. […] Le principe paraît ­logique». Chargé d’étudier les conditions de mise en place de cette mesure, l’ex-socialiste Eric Besson, secrétaire d’Etat chargé de la Prospective, a ­annoncé que son rapport «sera prêt dans quelques jours» et remis «au Premier ministre quand il le souhaiter a, fin août ou début septembre».


Maladresse. Beaucoup, pourtant pensaient que cette TVA - qui consiste à basculer une partie du financement de la Sécurité sociale des entreprises vers les ménages via une baisse des cotisations patronales et une hausse de la taxe sur la valeur ajoutée - ne verrait pas le jour.

Pour faire passer la pilule, Fillon a présenté cette hausse de la TVA comme une «taxe anti-délocalisation». Sa majoration pourrait ne s’appliquer qu’aux produits importés issus de pays qui pratiquent un «dumping social». La TVA sociale s’est retrouvée promue, par Nicolas Sarkozy lui-même, au rang des outils permettant de retrouver la confiance : «S’abstenir sur la TVA sociale et regarder passer les trains des délocalisations serait non seulement une faute économique, mais une faute morale, une faute politique», explique le président de la République, le 20 juin.







Applaudi. La présidente du Medef, Laurence Parisot a applaudi des deux mains cette mesure, tout comme la grande distribution par la voix de Michel-Edouard ­Leclerc. Mais pour la majorité des Français, sociale ou pas, une hausse de la TVA signifie seulement que le passage à la caisse, le chariot une fois plein, risque d’être plus douloureux.

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