21/08/2007

Une auto-satisfaction honteuse et criminelle

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Les expulsions "légèrement en dessous" des objectifs fixés, regrette Hortefeux
AP
Par Laurent Pirot AP - Mardi 21 août, 15h03

PARIS - Le ministre de l'Immigration Brice Hortefeux a reconnu mardi que le nombre d'expulsions d'étrangers en situation irrégulière était pour l'heure "légèrement en dessous" de l'objectif de 25.000 reconduites fixé pour l'année 2007.

"En tendance, on est légèrement en dessous", a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec les journalistes à la préfecture de police de Paris. Le ministre n'a pas souhaité rendre publics les chiffres du nombre de personnes déjà expulsées au cours des premiers mois de 2007.

Il a souligné que la difficulté à remplir ces objectifs tenait en partie à l'entrée dans l'Union européenne de la Roumanie et de la Bulgarie, qui a rendu plus compliquées les expulsions. Pour autant, "il reste souhaitable de raccompagner dans leurs pays des Roumains et des Bulgares", a affirmé M. Hortefeux. En 2006, environ 6.000 des 24.000 expulsés venaient de ces pays.

Il a également mis en avant sa volonté d'accroître le nombre de reconduites vers les pays qui traînent des pieds pour autoriser la France à renvoyer leurs ressortissants, parfois pour des raisons politiques.

Malgré les difficultés rencontrées, l'augmentation des reconduites à la frontière reste de mise et "il faut intensifier la lutte contre l'immigration irrégulière", a insisté Brice Hortefeux .

Pour cela, il a expliqué avoir demandé à ses services de mettre l'accent sur la lutte contre le travail au noir. "La lutte contre l'immigration irrégulière passe par une action extrêmement forte contre le travail clandestin", a-t-il affirmé.

Le ministre a rappelé qu'en 2006, "il y a eu 2.000 interpellations d'étrangers pour travail clandestin", alors qu'on estime qu'entre 200.000 et 400.000 sans-papiers vivent en France. Selon lui, il y a eu 10.736 opérations de contrôle menées contre le travail illégal au premier semestre 2007, contre 2.600 au cours de la même période l'an passé. Il a aussi rappelé que les employeurs sont désormais tenus de vérifier si leurs futurs employés sont en règle du point de vue du séjour.

Brice Hortefeux a également salué l'exemple du "pôle de compétence" spécialisé installé à la préfecture de police de Paris et qui regroupe les services de la police et ceux de l'administration des étrangers.

Réunis dans la même salle, des fonctionnaires supervisent par téléphone les interpellations d'étrangers à Paris afin de les rendre plus efficaces: ils vérifient le statut des interpellés dans les différents fichiers de la police et contrôlent s'ils sont en règle du point de vue du séjour.

Ainsi, si un sans-papier est interpellé pour un délit mineur qui lui aurait valu d'être rapidement relâché sans poursuites, cette cellule repère immédiatement qu'il n'a pas de papiers en règle, ce qui permet à la préfecture d'entamer des démarches en vue de son expulsion et de son placement en rétention.

Cette cellule s'assure également du strict respect des règles de procédure, afin d'éviter l'annulation d'une expulsion pour des questions de forme. "Les magistrats chargés de prolonger la rétention (d'un sans-papier) examinent la procédure au millimètre", a justifié le commissaire divisionnaire Gilles Beretti des Renseignements généraux. "Aucune erreur n'est permise".
AP

lp/mw

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