La délation fiscale non, mais la délation de sans papiers fonctionne bien..

"Limoges - Sans-papiers (rubrique) VICHY, C'EST PAS FINI (titre) La chasse aux
sans-papiers instituée au plus haut niveau de l'Etat semble avoir décomplexé
quelques citoyens qui agissent encore comme sous l'occupation... (chapeau)
22 oct. 2007 15:45
Vu sur Myspace/ merci Espace résistances
Sujet : DELATION ORDINAIRE A LA VICHY
Texte : Le 16 octobre, L'ECHO, quotidien régional du Limousin, a publié en page 6 sous
la signature de Jacques Grare, un article que je reproduit in-extenso ci-après :

Un courrier est dernièrement arrivé au commissariat de Limoges pour dénoncer un
algérien qui "a réussi (sic) à entrer en France avec les papiers de son défunt
frère".

La loi n'autorise pas les forces de l'ordre à intervenir directement à partir de
ce type de lettre, mais les policiers peuvent vérifier si les informations
ainsi communiquées sont vraies et agir en conséquence. En l'occurence, ils n'ont
pas tardé, après avoir reçu cette lettre le 4 octobre, ils sont allés cueillir
cet Algérien à l'adresse indiquée et l'ont placé dans le local de rétention en
attendant de le renvoyer dans son pays.

Ils n'ont pas eu grand mal, car cette lettre anonyme comportait de nombreux
détails : "ce monsieur utilise des papiers de son frère qui est décédé en
Algérie (...) Vous pourrez reconnaître le fraudeur facilement, il porte toujours
un pantalon blanc et une veste de cuir. Il est arrivé grâce à cette fraude il y
a 15 jours. Au même domicile, réside sa tante, qui est sans papier. Concernant
Monsieur B vous verez(sic) facilement sur la photo des papiers que ce n'est pas
le même visage".

Les policiers se sont donc présentés chez la mère de cet Algérien. Cette
dernière est malade, raison pour laqulle son fils est venu à Limoges.

Le juge des libertés et de la détention a accepté la prolongation de la
rétention, estimant que l'homme avait été arrêté légalement. Le tribunal
administratif de Limoges, comme à son habitude, a retenu l'absence de motivation
de quitter le territoire français émis par la préfecture de la Haute-Vienne. Il
attend donc son rapatriement sur l'Algérie dans une petite chambre de rétention
de commissariat de Limoges.

Une pièce d'à peine 9 m2, comprenant deux lits, une table, un cube supportant la
télévision, une armoire et un coin sanitaire avec douche et WC. Une unique
fenêtre grillagée, qui s'entrouvre à peine donne sur une petite cour intérieure.
L'étranger n'en sort que très rarement, mais il peut recevoir autant de visites
qu'il veut. Dans le cas présent, on imagine mal sa tante se jeter dans la gueule
du loup et sa mère n'est pas en état de se déplacer.

Il va croupir dans cette pièce en attendant d'être expulsé. Pendant ce temps,
son délateur doit savourer ce qu'il considère sûrement comme "un acte citoyen"
qui est surtout un geste nauséabond."

Ainsi va la vie quotidienne dans la république consensuelle...

François MAIREY-ROUVELOUP