Par Pierre Daum (A Montpellier)
LIBERATION.FR : mercredi 3 octobre 2007
Depuis ce matin mercredi 7h, deux Kurdes menacent de se jeter dans le vide du haut du « pont des Arceaux », sorte d’aqueduc de 33 mètres de hauteur situé à un croisement très passant du centre de Montpellier. En bas, trois cars de pompiers, de nombreux policiers, et plusieurs caméras de télévision.
Mehmet B. (25 ans) et Ahmet B. (22 ans), font partie d’un groupe de 16 Kurdes, tous déboutés de leur demande d’asile politique, qui avaient engagé en mars dernier une grève de la faim de 29 jours, à l’issue de laquelle le préfet s’était engagé à un nouvel examen de leur situation. La semaine dernière, le « verdict » préfectoral est tombé : onze régularisations, deux reports de décision, et trois refus avec obligation de quitter le territoire.
Faisant partie des trois définitivement rejetés, les deux jeunes hommes ont semble-t-il pris leur décision sur un coup de tête, « alors que toutes les voies de recours n’ont pas encore été épuisées », comme le souligne Jean-Paul Nunez, responsable de la Cimade locale, très engagée auprès de ces Kurdes. Joint sur son portable par Libération, Mehmet B., dont les parents « ont été assassinés par l’armée turque », explique qu’il n’a « plus aucune confiance dans la justice française ».
Il ajoute : « Nous sommes comme les (14) autres : nous avons un travail, nous sommes intégrés, et si nous retournons en Turquie, c’est la prison. Alors pourquoi nous ne sommes pas régularisés ? »
Les deux hommes ont avec eux une bouteille d’essence, et menacent de s’immoler en cas d’intervention du GIGN.
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