Hervé Morin appelle à "l'unité du pays" sur l'Afghanistan
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Reuters - il y a 1 heure 3 minutes
PARIS (Reuters) - Le ministre de la Défense Hervé Morin a appelé à l'"unité du pays" sur l'Afghanistan, un message visant les journalistes, tandis qu'apparaissent de nouveaux détails sur l'embuscade du 18 août où ont péri dix soldats français.
Le ministre s'exprimait sur Canal+ après la publication par Paris-Match de photos de taliban exhibant l'équipement de soldats français tués et les révélations sur de possibles défaillances militaires et les circonstances de l'attaque. Il apparaît selon des témoignages que certains soldats seraient morts égorgés après des combats au corps à corps.
Le ministre a jugé problématique les articles de presse évoquant ces problèmes au motif que la France, qui a enregistré 10 tués dans une embuscade le 18 août, combattrait un ennemi qu'il qualifie de "moyenâgeux".
"J'en appelle à l'unité du pays dans la lutte contre le terrorisme que nous menons avec 38 autres pays, 25 pays de l'Union européenne. J'en appelle à l'unité du pays dans la lutte pour les droits de l'homme", a-t-il dit.
"Les taliban c'est un régime moyenâgeux, qui niait tout droit aux femmes, qui coupait les phalanges des petites filles qui avaient le malheur de se mettre du vernis à ongles (...) J'en appelle aussi à l'unité du pays pour nos soldats et notre armée", a-t-il ajouté.
"Je le dis à celles et ceux qui colportent des rumeurs qui à chaque fois sont infondées", conclut-il.
Il n'a cependant pas démenti que quatre des dix soldats tués soient morts égorgés au couteau, comme l'écrit vendredi Le Monde, expliquant qu'il fournirait les détails aux familles qui le demanderaient.
La mère d'un soldat blessé dans l'attaque raconte dans le Parisien de vendredi, qui ne dévoile pas son identité, que son fils lui a aussi fait état de combats au corps à corps.
Son fils lui a téléphoné pour raconter l'attaque juste après les faits, avant que le commandement n'ait "briefé" les protagonistes de l'affaire, dit-elle.
"Les taliban ont égorgé certains de ses copains. D'autres ont été lapidés, ils ne méritaient pas de mourir comme des chiens", dit-elle.
Cette information a été relevée par la presse car il semble montrer que les insurgés islamistes avaient pu venir au contact des Français, les renforts ayant mis plus de trois heures à parvenir aux soldats.
L'état-major et le gouvernement soutiennent que les soldats ont été tués dès le début de l'engagement et nient toute faute de commandement ou défaut de moyens.
Cependant, une mission de l'Assemblée nationale a recommandé l'envoi de moyens de soutien, une recommandation que le gouvernement pourrait suivre prochainement.
"J'ai proposé au président de la République un certain nombre de mesures complémentaires", a confirmé le ministre.
Thierry Lévêque, édité par Pascal Liétout
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