« À force de dire que j’en fais trop, au moins on ne se pose pas la question de savoir ce que je fais ».
Dixit Nicolas Sarkozy, le 7 janvier, lors de ses vœux aux Parlementaires.
Dixit Nicolas Sarkozy, le 7 janvier, lors de ses vœux aux Parlementaires.
L’Élysée avait prévenu : les vœux de Nicolas Sarkozy version 2009 n’auraient rien à voir avec ce que l’on connaissait. Ils allaient être délocalisés sur le terrain au contact des « vrais gens ». « Plus modernes », pouvait-on entendre du côté du Palais. « Rien à voir avec les sempiternelles cérémonies qui barbent tout le monde », complétait un conseiller de Nicolas Sarkozy. Comprendre : à l’époque du « roi fainéant » !
Après les vœux aux forces armées, au Liban, le 6 janvier, Nicolas Sarkozy a enchaîné les cérémonies. Avec à chaque sortie, son thème.
(source : http://www.bakchich.info/)
Après les vœux aux forces armées, au Liban, le 6 janvier, Nicolas Sarkozy a enchaîné les cérémonies. Avec à chaque sortie, son thème.
(source : http://www.bakchich.info/)
Acte I, Santé à Strasbourg, un aller-retour express
« S’il croit s’être rendu sur le terrain parce qu’il a dit bonjour à une infirmière dans un couloir, il se trompe ! », lâche amer Michel Lacher, syndicaliste CGT, après la venue à Strasbourg de Nicolas Sarkozy, le 9 janvier. Un aller-retour express pour ses vœux au personnel de la Santé, composé d’une inauguration du nouvel Hôpital Civil, d’une rencontre avec six organisations syndicales et du traditionnel discours. « La rencontre des syndicats avec le président a duré à peine vingt minutes », raconte Jean-Claude Matry, de la CFDT. « Chacun a eu trois minutes pour s’exprimer. Il a juste dit qu’il nous écrirait pour nous donner une réponse. Sinon, il nous a résumés ce qu’il allait dire au cours de son discours ». Nicolas Sarkozy a ainsi réfuté toute pénurie de moyens à l’hôpital. Pour lui, une meilleure gestion devrait donner de meilleurs résultats. Point barre.
« Il lui suffirait de passer dans un hôpital pour voir à quel point le personnel est épuisé ! », raille Michel Lacher. « Ma seule impression, c’est qu’il a voulu faire acte de présence. Nicolas Sarkozy est venu nous dire bonjour et est reparti sans nous donner de réponse ». « Speedy Sarko » n’a jamais aussi bien porté son nom…
Lui était pourtant ravi de cette rencontre : « Je comprends très bien toutes les demandes qui s’adressent à moi. Mais franchement, ma façon à moi de les entendre, c’est d’aller à leur rencontre. Ce n’est pas de me contenter de rester à l’Élysée ». Certains ont dû s’étrangler…
Acte II, Éducation à Saint-Lô « si les enseignants pensent qu’ils vont me faire attendre ! »
« J’étais dans la salle pour les vœux de Saint-Lô », raconte un chef d’établissement, le 12 janvier. « Nous avons été déçus. Sur le fond, il n’y avait rien de nouveau. Et le président n’a pas eu un mot pour les proviseurs alors que nous avons du faire face aux manifestations des lycéens pendant plusieurs semaines. Et c’est nous qui mettrons en place la réforme des lycées ! »
« Nicolas Sarkozy est arrivé, a visité au pas de charge une école primaire », raconte un professeur. « Et après avoir vu les élèves, il a demandé aux instituteurs de les voir seuls dans une salle à part ». Sauf que les enseignants ont dû s’organiser pour ne pas laisser leur classe sans surveillance. « Ça a duré un court instant. Le président a marmonné : “Si les enseignants pensent qu’ils vont me faire attendre !” » Du terrain comme aime le président… qui a ensuite rencontré des représentants de lycéens, annoncé la nomination de Martin Hirsch comme Haut-commissaire à la Jeunesse et de Richard Descoings à la tête d’une mission sur la réforme du lycée. Avant de serrer brièvement quelques paluches et de quitter les lieux. Le tout en moins de deux heures.
Acte III, Culture à Nîmes, Les représentants des artistes… au fond de la salle
Mardi 13 janvier, c’était au tour des Nîmois d’accueillir le président. « Ou plutôt de l’apercevoir », précise Alexia Eloi, de la compagnie Théâtre Malabar (théâtre de rue) alors qu’elle faisait partie de ceux qui avaient reçu un carton d’invitation. « Je ne sais pas sur quels critères, ils ont été donnés. Et dans la salle où nous étions environ 400, il n’y avait qu’une quinzaine d’artistes », ajoute celle qui connaît bien le tissu culturel local. « Il n’y avait aucun moyen de parler avec le président, entouré de son staff. Nous, les représentants du monde culturel, étions relégués au fond de la salle. »
La visite présidentielle, qui a duré environ une heure et demie, s’est constituée d’un discours au musée d’art de la ville, le Carré d’Art, d’une visite de sa collection permanente puis d’un petit tour en mairie. Les annonces : des musées gratuits pour les moins de 25 ans, la création d’un conseil pour la création artistique, d’un musée de l’Histoire de France, et 100 millions d’euros de plus par an pour le patrimoine. Et hop, de retour sur Paris !
Acte IV, Sécurité à Orléans, « Nicolas Sarkozy n’a vu que des policiers »
Mercredi 14, c’était aux forces de sécurité que le président a adressé ses voeux, à Orléans. Ce qui lui vaut cette plaisanterie de certains élus socialistes : « quel est le dénominateur commun de ce marathon ? » Réponse : « Nicolas Sarkozy n’a vu que des policiers », en référence au déploiement de forces qui a eu lieu à chaque visite.
Cette fois, le président a été très généreux : « Nous avons décidé avec le Premier ministre que 80 millions d’euros vont permettre des opérations de rénovation de locaux pénitentiaires. On vous mettra également des moyens pour la police et la gendarmerie : 100 millions d’euros moitié pour la police, moitié pour la gendarmerie dans le cadre du plan de relance ». Soit 180 millions d’euros versés en moins de deux heures.
Acte V, Économie à Vesoul, « Mon devoir, c’est de trouver des idées »
Enfin, ce jeudi 15 janvier à Vesoul, les forces économiques étaient au centre du jeu. Dans un discours un peu fourre-tout et largement improvisé, Nicolas Sarkozy a évoqué les banques, la rémunération des grands patrons, la crise du secteur de l’automobile avant de revenir sur la fermeture de la gare Saint-Lazare à Paris mardi 13, pour s’en prendre violemment au syndicat Sud-Rail.
Puis, super Sarko toujours pressé a conclu : « Nous ne subirons pas la crise ». « Mon devoir, c’est de trouver des idées ». Et de les lancer dans toutes les villes ? De ce point de vue-là, « 2009 sera une année passionnante ».
Bref, du côté de l’Élysée, l’opération marathon des vœux a été un vrai succès !
« S’il croit s’être rendu sur le terrain parce qu’il a dit bonjour à une infirmière dans un couloir, il se trompe ! », lâche amer Michel Lacher, syndicaliste CGT, après la venue à Strasbourg de Nicolas Sarkozy, le 9 janvier. Un aller-retour express pour ses vœux au personnel de la Santé, composé d’une inauguration du nouvel Hôpital Civil, d’une rencontre avec six organisations syndicales et du traditionnel discours. « La rencontre des syndicats avec le président a duré à peine vingt minutes », raconte Jean-Claude Matry, de la CFDT. « Chacun a eu trois minutes pour s’exprimer. Il a juste dit qu’il nous écrirait pour nous donner une réponse. Sinon, il nous a résumés ce qu’il allait dire au cours de son discours ». Nicolas Sarkozy a ainsi réfuté toute pénurie de moyens à l’hôpital. Pour lui, une meilleure gestion devrait donner de meilleurs résultats. Point barre.
« Il lui suffirait de passer dans un hôpital pour voir à quel point le personnel est épuisé ! », raille Michel Lacher. « Ma seule impression, c’est qu’il a voulu faire acte de présence. Nicolas Sarkozy est venu nous dire bonjour et est reparti sans nous donner de réponse ». « Speedy Sarko » n’a jamais aussi bien porté son nom…
Lui était pourtant ravi de cette rencontre : « Je comprends très bien toutes les demandes qui s’adressent à moi. Mais franchement, ma façon à moi de les entendre, c’est d’aller à leur rencontre. Ce n’est pas de me contenter de rester à l’Élysée ». Certains ont dû s’étrangler…
Acte II, Éducation à Saint-Lô « si les enseignants pensent qu’ils vont me faire attendre ! »
« J’étais dans la salle pour les vœux de Saint-Lô », raconte un chef d’établissement, le 12 janvier. « Nous avons été déçus. Sur le fond, il n’y avait rien de nouveau. Et le président n’a pas eu un mot pour les proviseurs alors que nous avons du faire face aux manifestations des lycéens pendant plusieurs semaines. Et c’est nous qui mettrons en place la réforme des lycées ! »
« Nicolas Sarkozy est arrivé, a visité au pas de charge une école primaire », raconte un professeur. « Et après avoir vu les élèves, il a demandé aux instituteurs de les voir seuls dans une salle à part ». Sauf que les enseignants ont dû s’organiser pour ne pas laisser leur classe sans surveillance. « Ça a duré un court instant. Le président a marmonné : “Si les enseignants pensent qu’ils vont me faire attendre !” » Du terrain comme aime le président… qui a ensuite rencontré des représentants de lycéens, annoncé la nomination de Martin Hirsch comme Haut-commissaire à la Jeunesse et de Richard Descoings à la tête d’une mission sur la réforme du lycée. Avant de serrer brièvement quelques paluches et de quitter les lieux. Le tout en moins de deux heures.
Acte III, Culture à Nîmes, Les représentants des artistes… au fond de la salle
Mardi 13 janvier, c’était au tour des Nîmois d’accueillir le président. « Ou plutôt de l’apercevoir », précise Alexia Eloi, de la compagnie Théâtre Malabar (théâtre de rue) alors qu’elle faisait partie de ceux qui avaient reçu un carton d’invitation. « Je ne sais pas sur quels critères, ils ont été donnés. Et dans la salle où nous étions environ 400, il n’y avait qu’une quinzaine d’artistes », ajoute celle qui connaît bien le tissu culturel local. « Il n’y avait aucun moyen de parler avec le président, entouré de son staff. Nous, les représentants du monde culturel, étions relégués au fond de la salle. »
La visite présidentielle, qui a duré environ une heure et demie, s’est constituée d’un discours au musée d’art de la ville, le Carré d’Art, d’une visite de sa collection permanente puis d’un petit tour en mairie. Les annonces : des musées gratuits pour les moins de 25 ans, la création d’un conseil pour la création artistique, d’un musée de l’Histoire de France, et 100 millions d’euros de plus par an pour le patrimoine. Et hop, de retour sur Paris !
Acte IV, Sécurité à Orléans, « Nicolas Sarkozy n’a vu que des policiers »
Mercredi 14, c’était aux forces de sécurité que le président a adressé ses voeux, à Orléans. Ce qui lui vaut cette plaisanterie de certains élus socialistes : « quel est le dénominateur commun de ce marathon ? » Réponse : « Nicolas Sarkozy n’a vu que des policiers », en référence au déploiement de forces qui a eu lieu à chaque visite.
Cette fois, le président a été très généreux : « Nous avons décidé avec le Premier ministre que 80 millions d’euros vont permettre des opérations de rénovation de locaux pénitentiaires. On vous mettra également des moyens pour la police et la gendarmerie : 100 millions d’euros moitié pour la police, moitié pour la gendarmerie dans le cadre du plan de relance ». Soit 180 millions d’euros versés en moins de deux heures.
Acte V, Économie à Vesoul, « Mon devoir, c’est de trouver des idées »
Enfin, ce jeudi 15 janvier à Vesoul, les forces économiques étaient au centre du jeu. Dans un discours un peu fourre-tout et largement improvisé, Nicolas Sarkozy a évoqué les banques, la rémunération des grands patrons, la crise du secteur de l’automobile avant de revenir sur la fermeture de la gare Saint-Lazare à Paris mardi 13, pour s’en prendre violemment au syndicat Sud-Rail.
Puis, super Sarko toujours pressé a conclu : « Nous ne subirons pas la crise ». « Mon devoir, c’est de trouver des idées ». Et de les lancer dans toutes les villes ? De ce point de vue-là, « 2009 sera une année passionnante ».
Bref, du côté de l’Élysée, l’opération marathon des vœux a été un vrai succès !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire