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La crise aux Antilles pourrait se propager à la Réunion où un collectif a appelé à à la grève générale. La situation en Guadeloupe est toujours bloquée, les négociations étant au point mort. Quant à la Martinique, Yves Jégo a mis sur la table 39 propositions.
En Guadeloupe, le comité LKP, qui rassemble les leaders de la grève paralysant l'île depuis trois semaines, a rompu les négociations jeudi soir. Le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer avait installé la veille les deux médiateurs dépêchés mardi par le Premier ministre François Fillon. Mais après quelques heures, les négociateurs du LKP ont affirmé qu'ils ne reprendraient pas la discussion avant que l'Etat co-signe le pré-accord élaboré dimanche avec le patronat. Une manifestation est en préparation pour samedi à l'appel du LKP qui a déjà durci sa mobilisation avec l'entrée en grève, en pleine saison touristique, des personnels chargés de l'avitaillement pétrolier à l'aéroport international de Pointe-à-Pitre.
De son côté, le Mouvement des entrepreneurs de Guadeloupe (MEG) a rendu publiques jeudi soir cinq propositions dont "une prime trimestrielle de pouvoir d'achat" de 150 euros nets, "non soumise à cotisations salariales et patronales". Cette proposition requiert l'accord de l'Etat qui devrait en assumer le coût. Mais elle risque de se heurter à un refus du gouvernement qui a maintes fois répété que ce n'était pas à lui de "financer les hausses de salaire" du privé.
En visite éclair en Martinique où la grève dure depuis huit jours, Yves Jégo a présenté 39 propositions qu'il a soumis au collectif intersyndical "du 5 février", qui proteste "contre la vie chère et pour l'emploi". Le secrétaite d'Etat a notamment annoncé la baisse "immédiate" du carburant de 8 centimes d'euros pour l'essence et de 10 centimes pour le gazoil. Il a également confirmé la baisse de 20% sur 100 biens de première nécessité que les syndicats avaient obtenu mardi de la grande distribution.
Avant de repartir pour Paris où il doit assister au conseil des Ministres qui se tient exceptionnellement ce vendredi, Yves Jégo s'est dit confiant dans "la culture du dialogue social" en Martinique "plus forte" que chez sa voisine guadeloupéenne. Le collectif martiniquais n'avait pas réagi jeudi soir aux propositions du gouvernement, les négociations devant reprendre vendredi matin. Avant d'avoir en main les "réponses de l'Etat", son président Michel Monrose avait affirmé "ne se faire guère d'illusions". La quasi-totalité des services publics et des commerces était toujours à l'arrêt jeudi dans les deux départements des Antilles françaises.
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