Recu par mail , merci Bs.
C’est encore "nous qu’on" va payer les Po KC
(Bonne année, bonnes manifs et joyeux ulcères …)
Ben pourquoi tu dis ça ? Toi tu paies pas d’impôt de toutes façons…
Comme si c’était l’argument massue : « ceux qui sont vraiment pauvres ne sont pas imposables ! », asséné tel une vérité première et fourmillant de sous-entendus. C’est de bon ton. Le pauvre n’a pas bonne presse. Alors, on peut bien sortir quelques clichés bas de gamme… Un peu comme « cette solidarité nationale à laquelle ils ne participent pas puisqu’ils ne paient pas d’impôts », Chirac en plein élan populiste - Zebda, Le Bruit et l’Odeur, 1995.
C’est sûr que côté réductions simplistes, les pauvres, étrangers, métèques à la Moustaki ou bronzés du lexique Berlu, …, ont déjà beaucoup donné. Et Raffarin qui nous avait pondu la France d’en bas… !!
Condescendance, quand tu nous rassures ! **
Merci Bs !
Pots cassés
A l’autre bout de l’échelle et du monde, avec le gros argent de Very Important Persons and very rich companies, les spéculateurs ont j
- Non ! Attends. Y faut voir ça dans l’ordre.
Ben fondamentalement, une économie basée sur le crédit (emprunt) et supposée portée par une espèce de croissance-mouvement perpétuel, càd avec des à-coups, des paliers, des bulles spéculatives qui explosent, mais en expansion permanente et comme mathématique, quasi automatique, [alerte :] ça ressemble trop à un conte de fées [/ !] On pense à l’appartement témoin dont le rôle est de faire vendre et non tenir ses promesses. Il y a quelque chose qui cloche. Ou qu’on cache. Le principe, d’ailleurs, évoque un peu celui de la cavalcade bancaire : toujours plus pour que ça ne s’effondre pas… D’autre part, il faut en écraser du monde pour afficher ces jolies performances comptables, il faut en rouler des niais dans la farine et en briser des résistances… Vraiment aucun mystère, donc, sur pour-qui-c’est-fait. A qui profitent le capitalisme financier et la mondialisation des capitaux et investissements ?
C’est ça, les bases du système, non ?
Pour saisir, il n’est pas nécessaire de se précipiter sur les ouvrages de Marx, comme le fait paraît-il actuellement un certain public. A l’instar des fameuses (mais réelles?) ruées vers le Coran de l’après 11 septembre… Comme pour ne pas y perdre son latin ! lol
En effet, l’histoire présentée comme une théorie fondatrice, l’irréfutable pilier de la foi en le libéralisme/ Le Capital/ la Seule Voie, rappelons-le, selon quasi tous les politiques ces dernières années, l’histoire du marché dont les différents mécanismes inhérents font qu’il se régule tout seul, a prouvé ses limites*, y compris aux profanes. Un effondrement, suivi d’une onde de choc généralisée, ne peuvent passer inaperçus. Avoir saisi les subtilités des subprimes et savoir son Droit international ne sont pas des connaissances requises au préalable pour constater que l’édifice s’écroule.
* Juste retour des choses : le plus souvent, ces mêmes limites sont humaines…
Voici pour les fondamentaux.
C’est cette économie, qui a englouti déjà des fortunes, qu’il s’agit de sauver, en y injectant encore - et encore encore à mon avis - des milliards. De $ et pétrodollars, d’€, Francs suisses, £, roupies, yuans, baths, argent mafieux, etc. Une vision de trou noir qui happe et absorbe tout ce qu’il attire à sa portée. Un puit qui crie « des fonds, des fonds ! je cherche le mien ». Nous sommes dans la tourmente.
Les spéculateurs ont joué aux cons. Indéniablement. En grand nombre et dans les grandes largeurs. La crise internationale qui s’ensuit est désespérément connectée à l’économie réelle. Les répercussions en sont maintenant très rapides.
Autrement dit : c’est déjà nous qu’on paye. Et c’est encore nous qu’on va payer ! (casquer, trinquer, mais pas rétribuer, comme sens pour payer. Au cas où il y aurait encore un doute.)
"Nous", d’un genre "[nous] les petits, les obscurs" ;-) Petits pays, poids plume et petites gens.
Déjà,
entre Kerviel et Madoff, quand les pâtes, le riz, l’huile, les produits laitiers, poulets et autres viandes ont vu leurs prix décoller, la famille Ricorée est restée zen, tonique et propre sur elle, avec le chien qui batifole, l’œil pétillant. La famille non imposable sur le revenu avec ses deux enfants à charge et une personne âgée à demeure (cotisant, bien sûr, comme les étrangers à l’impôt qui rapporte le plus à l’Etat-France : la TVA), prend elle aussi son p’tit déj. On n’en est pas à supprimer de repas quotidiens. Mais le budget, c’est pas la joie, et l’ambiance générale s’en ressent. On se restreint, quand c’est possible. Déjà, y avait pas lourd à dégraisser dans bien des cas.
Sauf erreur de ma part, la plupart des journaux ont fait preuve d’une grande pudeur et sont restés plutôt discrets sur certains aspects agricoles et le volet spéculatif de cette crise alimentaire. Pourtant, les consommateurs que nous sommes tous et les célèbres "ménagères" gagneraient sûrement à être plus ample informé-e-s. Il est vrai que la plupart des villes des grandes et moyennes puissances n’ont manqué de rien pour s’approvisionner. Les pénuries, c’était ailleurs… Loin.
Ceux qui, ici, nourrissent aussi une famille "au pays" ont senti la pression s’accroître.
Plus près, en Espagne : 1 million de chômeurs nouveaux en 2008. Ca devrait être la même chose en 2009. On arriverait ainsi à 15% de la population active. Près de la moitié sont des immigrés, "variable d’ajustement" par excellence. Le bâtiment construit très peu. En Côte d’Ivoire : 10 fois plus de pauvres en ¼ de siècle ! Là, le renouvellement de l’opération semble impossible : on est déjà au taux de 48%.
Joyeuses fêtes et bonnes quintes de toux !
Il y a quand même de bonnes nouvelles : le directeur du tout nouveau Pôle Emploi devrait voir son salaire frôler celui du Premier ministre en passant de 230 000 à 275 000 € par an. Evidemment, c’est brut et gagne-petit par rapport au salaire mensuel moyen 2007 des 50 premiers PDG de l’Hexagone : 380 000€ (Capital, novembre 2008), 310 fois un SMIC plein, (et surtout par rapport aux 376M annuels de Bernard Arnaud pour la même période, dividendes et stock-options inclus) mais ça fait quand même près de 20% d’augmentation. En période de crise… Souriez !
Le Pôle Emploi, justement, une bonne aubaine pour l’agence Nomen, celle qui a trouvé Vélib’, Arcelor, etc. Elle sort d’abord le Pôle Emploi, en juillet 2008, après 6 mois de gamberge, mais Bercy trouve ça triste et rabat-joie. Il y eut donc une rallonge et en septembre, voici que sort la Nouvelle Organisation pour l’Emploi… « Merveilleux, ça, coco ! » Sauf que NOÉ, ça fait déluge, et Sarkozy, qui met son grain de sel partout, n’en veut pas. Annulation de la conférence de presse en catastrophe, re-consultations, retour à la case Pôle Emploi. Coût total de l’opération, graphistes et créatifs inclus : pas loin du ½ million d’€. Les chômeurs n’en avaient sûrement pas besoin.
Il y a Bouygues aussi, c’est bien normal, qui va s’en mettre plein les poches avec un partenariat public-privé (PPP). Un épisode résolument comique(), qui, à n’en pas douter, ferait sûrement moins grincer des dents si la victime n’en était les caisses de l’Etat.
Car "c’est nous qui paye", bien sûr ! Le "qu’on"…
… ponctionne pour colmater les brèches. Et qui s’entend souvent dire qu’il n’y a pas d’argent public pour les dépenses sociales. (Alors la culture, vous pensez !)
Quelle valeur a l’humain ? Car à côté de ça, fatalement, l’hôpital est malade ; l’école connaît des crises, de la maternelle au lycée et au-delà ; le logement précaire est en pleine expansion ; les machines pour le raser, aussi ; etc. La France est hors des normes humaines dans bien des prisons et les centres de rétention. Mais toujours ni grâces présidentielles en vue pour désenfler, ni merci dans la traque. Quant à la hausse du chômage, ce n’est qu’un début. Le président du pouvoir d’achat n’aura pas eu longue vie.
Mais au diable un peu d’impopularité supplémentaire ! Les conquêtes sont ailleurs. Quand on est ministre, on accouche dans des cliniques privées du XVI ; on met ses mômes dans les meilleures écoles (catho) ; et on ne fait pas la queue pour trouver un appart à louer.
Qu’importent alors les blaireaux, sauf pour s’en démarquer ?
Allez, bonne année, bonnes manifs et joyeux ulcères ! …
B-a M.
début janvier 2009
* *** * ***
()Voir "les taules de Dati sur un champ de mines" - Le Canard enchaîné n° 4601 - 31/12/2008
Du gagnant/gagnant aux Pertes Par Pénalités
Force est de constater que la France manque aujourd’hui cruellement de prisons. D’un autre côté, l’armée ne cesse d’abandonner des sites. Le ministère de la Défense en cède donc un ex au ministère de la Justice, selon des termes non connus. Et Bouygues décroche le contrat pour construire la nouvelle prison de Nantes, sous forme d’un merveilleux PPP (partenariat public-privé) qui, dixit Mme le Garde des Sceaux, « diminue le coût global parce que le partenaire optimise toute la chaîne depuis la conception ». Very well. Disons qu’en supplément du chantier, l’investisseur, récupérant par la suite tout un tas de services lucratifs, se crée ainsi une belle rente pour la petite trentaine d’années à venir. Il y a différents points de vue. Mais peu importe.
Voilà qu’en creusant les fondations de ce futur glorieux édifice de 2 056 places, livrable au 2è semestre 2010, les pelleteuses tombent sur « des munitions récentes et des vestiges de bombes et de mortiers datant de la Seconde Guerre Mondiale ». Pour l’intérieur d’une prison, c’est pratique ! Il y a même des tunnels et des trous ! Des années de champ de tir et d’entraînement de nos vaillants soldats… Ils ont dû s’amuser comme des p’tits fous.
Les travaux ont été arrêtés et « un audit du terrain a été commandé ». C’est bien le moins. Une inspection détaillée qui va prendre du temps.
Or, le temps, c’est d’l’argent. Optimisons la chaîne : en attendant le résultat des sondages poussés qui s’imposent, Bouygues, constructeur et troisième larron, réclame en justice 1,2 million d’€ par mois de retard. Business is business. Merci les PPP !
Ainsi, même avec à sa tête un ami des meilleurs patrons entouré d’une ribambelle d’avocats et business people, l’Etat est toujours aussi nul pour négocier ses contrats de cession. C’est ça le pire.
Et ça concerne tout le monde, mine de rien.
La nouvelle prison de Nantes n’ouvrira très probablement pas à la date prévue.
PS : Celle de Mont-de-Marsan qui a ouvert, elle, ses portes le 7/12 n’arrivait plus, trois semaines plus tard, à ouvrir ou refermer ses grilles. Panne d’électricité. Ni lumière, ni chauffage non plus. Evacuation des prisonniers.
L’Etat devrait demander à la même maison Bouygues un remboursement des divers temps supplémentaires induits et frais occasionnés multipliés par x>1 + un dédommagement au titre du préjudice moral pour les prisonniers et la prise en charge du surcoût éventuel pour les visiteurs des personnes re-déplacées ;-)
http://torapamavoa.blogspot.com/
(Bonne année, bonnes manifs et joyeux ulcères …)
Ben pourquoi tu dis ça ? Toi tu paies pas d’impôt de toutes façons…
Comme si c’était l’argument massue : « ceux qui sont vraiment pauvres ne sont pas imposables ! », asséné tel une vérité première et fourmillant de sous-entendus. C’est de bon ton. Le pauvre n’a pas bonne presse. Alors, on peut bien sortir quelques clichés bas de gamme… Un peu comme « cette solidarité nationale à laquelle ils ne participent pas puisqu’ils ne paient pas d’impôts », Chirac en plein élan populiste - Zebda, Le Bruit et l’Odeur, 1995.
C’est sûr que côté réductions simplistes, les pauvres, étrangers, métèques à la Moustaki ou bronzés du lexique Berlu, …, ont déjà beaucoup donné. Et Raffarin qui nous avait pondu la France d’en bas… !!
Condescendance, quand tu nous rassures ! **
Merci Bs !
Pots cassés
A l’autre bout de l’échelle et du monde, avec le gros argent de Very Important Persons and very rich companies, les spéculateurs ont j
- Non ! Attends. Y faut voir ça dans l’ordre.
Ben fondamentalement, une économie basée sur le crédit (emprunt) et supposée portée par une espèce de croissance-mouvement perpétuel, càd avec des à-coups, des paliers, des bulles spéculatives qui explosent, mais en expansion permanente et comme mathématique, quasi automatique, [alerte :] ça ressemble trop à un conte de fées [/ !] On pense à l’appartement témoin dont le rôle est de faire vendre et non tenir ses promesses. Il y a quelque chose qui cloche. Ou qu’on cache. Le principe, d’ailleurs, évoque un peu celui de la cavalcade bancaire : toujours plus pour que ça ne s’effondre pas… D’autre part, il faut en écraser du monde pour afficher ces jolies performances comptables, il faut en rouler des niais dans la farine et en briser des résistances… Vraiment aucun mystère, donc, sur pour-qui-c’est-fait. A qui profitent le capitalisme financier et la mondialisation des capitaux et investissements ?
C’est ça, les bases du système, non ?
Pour saisir, il n’est pas nécessaire de se précipiter sur les ouvrages de Marx, comme le fait paraît-il actuellement un certain public. A l’instar des fameuses (mais réelles?) ruées vers le Coran de l’après 11 septembre… Comme pour ne pas y perdre son latin ! lol
En effet, l’histoire présentée comme une théorie fondatrice, l’irréfutable pilier de la foi en le libéralisme/ Le Capital/ la Seule Voie, rappelons-le, selon quasi tous les politiques ces dernières années, l’histoire du marché dont les différents mécanismes inhérents font qu’il se régule tout seul, a prouvé ses limites*, y compris aux profanes. Un effondrement, suivi d’une onde de choc généralisée, ne peuvent passer inaperçus. Avoir saisi les subtilités des subprimes et savoir son Droit international ne sont pas des connaissances requises au préalable pour constater que l’édifice s’écroule.
* Juste retour des choses : le plus souvent, ces mêmes limites sont humaines…
Voici pour les fondamentaux.
C’est cette économie, qui a englouti déjà des fortunes, qu’il s’agit de sauver, en y injectant encore - et encore encore à mon avis - des milliards. De $ et pétrodollars, d’€, Francs suisses, £, roupies, yuans, baths, argent mafieux, etc. Une vision de trou noir qui happe et absorbe tout ce qu’il attire à sa portée. Un puit qui crie « des fonds, des fonds ! je cherche le mien ». Nous sommes dans la tourmente.
Les spéculateurs ont joué aux cons. Indéniablement. En grand nombre et dans les grandes largeurs. La crise internationale qui s’ensuit est désespérément connectée à l’économie réelle. Les répercussions en sont maintenant très rapides.
Autrement dit : c’est déjà nous qu’on paye. Et c’est encore nous qu’on va payer ! (casquer, trinquer, mais pas rétribuer, comme sens pour payer. Au cas où il y aurait encore un doute.)
"Nous", d’un genre "[nous] les petits, les obscurs" ;-) Petits pays, poids plume et petites gens.
Déjà,
entre Kerviel et Madoff, quand les pâtes, le riz, l’huile, les produits laitiers, poulets et autres viandes ont vu leurs prix décoller, la famille Ricorée est restée zen, tonique et propre sur elle, avec le chien qui batifole, l’œil pétillant. La famille non imposable sur le revenu avec ses deux enfants à charge et une personne âgée à demeure (cotisant, bien sûr, comme les étrangers à l’impôt qui rapporte le plus à l’Etat-France : la TVA), prend elle aussi son p’tit déj. On n’en est pas à supprimer de repas quotidiens. Mais le budget, c’est pas la joie, et l’ambiance générale s’en ressent. On se restreint, quand c’est possible. Déjà, y avait pas lourd à dégraisser dans bien des cas.
Sauf erreur de ma part, la plupart des journaux ont fait preuve d’une grande pudeur et sont restés plutôt discrets sur certains aspects agricoles et le volet spéculatif de cette crise alimentaire. Pourtant, les consommateurs que nous sommes tous et les célèbres "ménagères" gagneraient sûrement à être plus ample informé-e-s. Il est vrai que la plupart des villes des grandes et moyennes puissances n’ont manqué de rien pour s’approvisionner. Les pénuries, c’était ailleurs… Loin.
Ceux qui, ici, nourrissent aussi une famille "au pays" ont senti la pression s’accroître.
Plus près, en Espagne : 1 million de chômeurs nouveaux en 2008. Ca devrait être la même chose en 2009. On arriverait ainsi à 15% de la population active. Près de la moitié sont des immigrés, "variable d’ajustement" par excellence. Le bâtiment construit très peu. En Côte d’Ivoire : 10 fois plus de pauvres en ¼ de siècle ! Là, le renouvellement de l’opération semble impossible : on est déjà au taux de 48%.
Joyeuses fêtes et bonnes quintes de toux !
Il y a quand même de bonnes nouvelles : le directeur du tout nouveau Pôle Emploi devrait voir son salaire frôler celui du Premier ministre en passant de 230 000 à 275 000 € par an. Evidemment, c’est brut et gagne-petit par rapport au salaire mensuel moyen 2007 des 50 premiers PDG de l’Hexagone : 380 000€ (Capital, novembre 2008), 310 fois un SMIC plein, (et surtout par rapport aux 376M annuels de Bernard Arnaud pour la même période, dividendes et stock-options inclus) mais ça fait quand même près de 20% d’augmentation. En période de crise… Souriez !
Le Pôle Emploi, justement, une bonne aubaine pour l’agence Nomen, celle qui a trouvé Vélib’, Arcelor, etc. Elle sort d’abord le Pôle Emploi, en juillet 2008, après 6 mois de gamberge, mais Bercy trouve ça triste et rabat-joie. Il y eut donc une rallonge et en septembre, voici que sort la Nouvelle Organisation pour l’Emploi… « Merveilleux, ça, coco ! » Sauf que NOÉ, ça fait déluge, et Sarkozy, qui met son grain de sel partout, n’en veut pas. Annulation de la conférence de presse en catastrophe, re-consultations, retour à la case Pôle Emploi. Coût total de l’opération, graphistes et créatifs inclus : pas loin du ½ million d’€. Les chômeurs n’en avaient sûrement pas besoin.
Il y a Bouygues aussi, c’est bien normal, qui va s’en mettre plein les poches avec un partenariat public-privé (PPP). Un épisode résolument comique(), qui, à n’en pas douter, ferait sûrement moins grincer des dents si la victime n’en était les caisses de l’Etat.
Car "c’est nous qui paye", bien sûr ! Le "qu’on"…
… ponctionne pour colmater les brèches. Et qui s’entend souvent dire qu’il n’y a pas d’argent public pour les dépenses sociales. (Alors la culture, vous pensez !)
Quelle valeur a l’humain ? Car à côté de ça, fatalement, l’hôpital est malade ; l’école connaît des crises, de la maternelle au lycée et au-delà ; le logement précaire est en pleine expansion ; les machines pour le raser, aussi ; etc. La France est hors des normes humaines dans bien des prisons et les centres de rétention. Mais toujours ni grâces présidentielles en vue pour désenfler, ni merci dans la traque. Quant à la hausse du chômage, ce n’est qu’un début. Le président du pouvoir d’achat n’aura pas eu longue vie.
Mais au diable un peu d’impopularité supplémentaire ! Les conquêtes sont ailleurs. Quand on est ministre, on accouche dans des cliniques privées du XVI ; on met ses mômes dans les meilleures écoles (catho) ; et on ne fait pas la queue pour trouver un appart à louer.
Qu’importent alors les blaireaux, sauf pour s’en démarquer ?
Allez, bonne année, bonnes manifs et joyeux ulcères ! …
B-a M.
début janvier 2009
* *** * ***
()Voir "les taules de Dati sur un champ de mines" - Le Canard enchaîné n° 4601 - 31/12/2008
Du gagnant/gagnant aux Pertes Par Pénalités
Force est de constater que la France manque aujourd’hui cruellement de prisons. D’un autre côté, l’armée ne cesse d’abandonner des sites. Le ministère de la Défense en cède donc un ex au ministère de la Justice, selon des termes non connus. Et Bouygues décroche le contrat pour construire la nouvelle prison de Nantes, sous forme d’un merveilleux PPP (partenariat public-privé) qui, dixit Mme le Garde des Sceaux, « diminue le coût global parce que le partenaire optimise toute la chaîne depuis la conception ». Very well. Disons qu’en supplément du chantier, l’investisseur, récupérant par la suite tout un tas de services lucratifs, se crée ainsi une belle rente pour la petite trentaine d’années à venir. Il y a différents points de vue. Mais peu importe.
Voilà qu’en creusant les fondations de ce futur glorieux édifice de 2 056 places, livrable au 2è semestre 2010, les pelleteuses tombent sur « des munitions récentes et des vestiges de bombes et de mortiers datant de la Seconde Guerre Mondiale ». Pour l’intérieur d’une prison, c’est pratique ! Il y a même des tunnels et des trous ! Des années de champ de tir et d’entraînement de nos vaillants soldats… Ils ont dû s’amuser comme des p’tits fous.
Les travaux ont été arrêtés et « un audit du terrain a été commandé ». C’est bien le moins. Une inspection détaillée qui va prendre du temps.
Or, le temps, c’est d’l’argent. Optimisons la chaîne : en attendant le résultat des sondages poussés qui s’imposent, Bouygues, constructeur et troisième larron, réclame en justice 1,2 million d’€ par mois de retard. Business is business. Merci les PPP !
Ainsi, même avec à sa tête un ami des meilleurs patrons entouré d’une ribambelle d’avocats et business people, l’Etat est toujours aussi nul pour négocier ses contrats de cession. C’est ça le pire.
Et ça concerne tout le monde, mine de rien.
La nouvelle prison de Nantes n’ouvrira très probablement pas à la date prévue.
PS : Celle de Mont-de-Marsan qui a ouvert, elle, ses portes le 7/12 n’arrivait plus, trois semaines plus tard, à ouvrir ou refermer ses grilles. Panne d’électricité. Ni lumière, ni chauffage non plus. Evacuation des prisonniers.
L’Etat devrait demander à la même maison Bouygues un remboursement des divers temps supplémentaires induits et frais occasionnés multipliés par x>1 + un dédommagement au titre du préjudice moral pour les prisonniers et la prise en charge du surcoût éventuel pour les visiteurs des personnes re-déplacées ;-)
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