Casseroles et conflits d'intérêts : cinq ministres à surveiller
Par François Krug | Eco89 | 15/11/2010 | 18H19
Le lâchage d'Eric Woerth préservera-t-il le nouveau gouvernement des soupçons de conflits d'intérêts et des menaces judiciaires ? Pas sûr : de Brice Hortefeux à Nora Berra, passage en revue des ministres qui pourraient gâcher l'effet régénérateur du remaniement.
Brice Hortefeux et sa condamnation
Eric Woerth, sacrifié par Nicolas Sarkozy et François Fillon, a de quoi se poser des questions. Pour l'instant, la justice ne lui reproche rien : dans l'affaire Bettencourt, il n'a pas encore été mis en examen, ni même placé en garde à vue. Alors qu'un ministre condamné par la justice a gardé son poste.
Ce ministre, c'est celui de l'Intérieur, Brice Hortefeux. On se souvient de sa blague sur les immigrés en septembre 2009, lorsqu'il avait croisé un militant UMP d'origine maghrébine :
« Quand il y en a un ça va, c'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes. »
Cette blague n'a pas fait rire le tribunal correctionnel de Paris. En juin, Brice Hortefeux a été condamné pour injure raciale. Il a fait appel, et la date de la nouvelle audience n'est pas encore connue. Si la condamnation était confirmée, François Fillon osera-t-il encore soutenir son ministre blagueur ?
Nora Berra et les labos pharmaceutiques
.Roselyne Bachelot, ancienne pharmacienne, connaissait bien les médicaments. Sa successeure à la Santé, Nora Berra, aussi : médecin de formation, Nora Berra a successivement travaillé pour trois groupes pharmaceutiques, ce qui peut être embarrassant à l'heure où l'on parle de conflits d'intérêts.
Selon sa biographie dans le Who's Who la nouvelle ministre de la Santé a exercé chez :
* Boehringer Ingelheim, de 1999 à 2001,
* Bristol Myers Squibb, de 2001 à 2006,
* Sanofi Pasteur, de 2006 à 2009 -elle entre ensuite au gouvernement, comme secrétaire d'Etat aux Aînés.
.Bonne nouvelle pour Michel Mercier : comme le révèle notre partenaire Lyon Capital, le parquet de Lyon vient de classer sans suite une enquête préliminaire qui aurait pu le gêner. Juste avant qu'il ne passe du ministère de l'Aménagement du territoire à celui de la Justice.
Ouverte en 2009, l'enquête portait sur le projet de tram Rhônexpress. Un projet géré notamment par le conseil général du Rhône, dont Michel Mercier est le président. Lyon Capitale raconte l'affaire :
« La concession a été attribuée à Vinci pour une durée de trente ans dans des conditions extrêmement avantageuses. La Justice s'interroge [à l'époque] sur l'existence d'un éventuel délit de favoritisme.
L'une des accusations consistait à affirmer que Vinci aurait participé au financement occulte de la campagne présidentielle de François Bayrou, dont Michel Mercier était le mandataire financier. »
Ces accusations n'ont pas pu être confirmées et les enquêteurs n'avaient pas interrogé Michel Mercier, souligne Lyon Capitale. Le classement sans suite arrive à temps pour le nouveau ministre de la Justice, autorité de tutelle des magistrats qui enquêtaient sur ce marché public.
Frédéric Lefebvre et son passé de lobbyiste
.Frédéric Lefebvre a enfin obtenu une place au gouvernement. Sa cure de silence lui a permis de décrocher un portefeuille à rallonge, celui de secrétaire d'Etat chargé du Commerce, de l'Artisanat, des PME, du Tourisme, des Services, des Professions libérales et de la Consommation (ouf ! ).
Des domaines sur lesquels il a pu travailler lorsqu'il était encore un discret mais influent lobbyiste, co-fondateur du cabinet Pic Conseil. Frédéric Lefebvre explique qu'il n'y travaille plus depuis dix ans. Ce qui ne l'empêche pas, comme l'avait noté LePost, d'en être encore actionnaire et de continuer à toucher des dividendes.
Sous son nouveau nom, Domaines Publics, le cabinet annonce parmi ses « domaines d'intervention » l'artisanat, le tourisme ou l'hôtellerie. Ce seront aussi les « domaines d'intervention » de Frédéric Lefebvre à Bercy : le nouveau secrétaire d'Etat devra donc rester insensible aux suggestions de ses anciens collègues lobbyistes.
Jeannette Bougrab et les assureurs
Jeannette Bougrab ne sera pas restée longtemps à la tête de la Halde, mais elle aura eu le temps d'y susciter quelques polémiques. Ou de devenir, selon elle, la cible de journalistes malveillants.
La nouvelle secrétaire d'Etat chargée de la jeunesse poursuit ainsi Le Canard enchaîné pour diffamation. Le 30 juin, l'hebdomadaire affirmait qu'elle avait fait doubler sa rémunération à la Halde, la faisant passer de 6 900 à 14 000 euros. Jeannette Bougrab et le gouvernement avaient vigoureusement démenti.
Jeannette Bougrab est aussi membre du Cora, un « conseil d'orientation et de réflexion de l'assurance » créé par le lobby des assureurs. Ce lundi, sa biographie sur le site du Cora avait d'ailleurs été mise à jour, pour annoncer son entrée au gouvernement.
Ce « conseil » planche, notamment, sur la dépendance, un dossier jugé prioritaire par Nicolas Sarkozy. La semaine dernière, notre confrère Bakchich avait interrogé Jeannette Bougrab sur cette activité. Une question « dégueulasse », avait-elle estimé. (Voir la vidéo)
Jeannette Bougrab en conflit d'intérêts ?
envoyé par bakchichinfo. - L'info internationale vidéo.
un article propulsé par TORAPAMAVOA :
http://torapamavoa.blogspot.com Clikez LIRE LA SUITE ci dessous pour lire la suite de l'article...^^
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire