Politiques 19/11/2010 à 12h48
Devedjian accuse Sazkozy et son fils de l'avoir évincé de l'UMP des Hauts-de-Seine
L'ancien ministre de la Relance dit avoir été sanctionné par le Président qui n'aurait pas apprécié «que cinq candidats se présentent contre son fils Jean aux élections internes de l’UMP à Neuilly».
Hauts-de Seine, ton univers impitoyable! Furieux d’avoir perdu les commandes de la fédération UMP du département, Patrick Devedjian règle ses compte avec la famille Sarkozy, dans une interview au Monde.
L’ancien ministre de la Relance, viré du gouvernement lors du remaniement de dimanche, accuse l’Elysée d’avoir multiplié les pressions sur les élus des Hauts-de-Seine, fief de Sarkozy, pour qu’il ne soit pas réélu à la tête de la fédération et charge aussi son rival, Jean Sarkozy.
Président du conseil général des Hauts-de-Seine, Devedjian, a été battu lundi soir par le député-maire de Chaville Jean-Jacques Guillet lors des élections internes (319 voix contre 180 voix). Selon sa version, il a été «convoqué», le 15 octobre, «en urgence par Nicolas Sarkozy», qui «s’est ému que cinq candidats se présentent contre son fils Jean aux élections internes de l’UMP à Neuilly».
Le président de la République «m’en a rendu responsable. J’ai dit que c’était faux. Il ne m’a pas cru et, très mécontent, m’a dit que j’aurais bientôt "une surprise"», raconte-t-il.
«Campagne orchestrée»
La sanction ne tarde pas à tomber: «quelque temps après, j’ai appris qu’Olivier Biancarelli, attaché parlementaire de l’Elysée, et Eric Cesari, directeur général de l’UMP, téléphonaient aux principaux responsables politiques des Hauts-de-Seine pour leur dire de voter pour Jean-Jacques Guillet qui venait, oh surprise!, de se déclarer candidat contre moi à la présidence de la fédération», accuse Devedjian.
Evoquant une «campagne orchestrée», il vise notamment le couple d’élus de Levallois et intimes du président, Patrick et Isabelle Balkany, le secrétaire départemental de l’UMP, Philippe Pémezec, qui «n’a cessé de violer son devoir de neutralité», ainsi qu’un élu proche de Jean Sarkozy, Thierry Solère.
Le fils du chef de l’Etat n’est pas épargné. «Lionnel Rainfray, élu UMP de Colombes et délégué de la première circonscription m’a rapporté qu’il avait fait directement l’objet de pressions de la part de Jean Sarkozy. Celui-ci l’aurait menacé de "briser sa carrière politique" s’il votait pour moi», assure Patrick Devedjian. Qui ne se fait plus guère d’illusions pour les cantonales de mars 2011, lors desquelles son poste à la tête du département sera renouvelable: «Je ne doute pas que pour me faire battre à la présidence du conseil général, ils utiliseront la même méthode qu’aujourd’hui.»
(Source AFP)
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