L'ex-ministre de la Relance dénonce vendredi une «campagne orchestrée» contre lui par Nicolas Sarkozy, destinée à lui faire perdre la présidence de la fédération UMP des Hauts-de-Seine.
C'est une semaine noire qui s'achève pour Patrick Devedjian. Après avoir perdu son poste de ministre de la Relance lors du remaniement, il n'a pas été réélu lundi soir à la tête de la fédération UMP des Hauts-de-Seine. Une défaite qu'il attribue à la «campagne orchestrée» contre lui à Nicolas Sarkozy. L'ancien ministre, qui a vidé son sac dans un entretien au Monde, accuse le chef de l'Etat d'avoir manœuvré au motif qu'il aurait perturbé les ambitions politique de Jean Sarkozy dans le fief familial. «Le 15 octobre, j'ai été convoqué en urgence par Nicolas Sarkozy à l'Elysée. Il s'est ému que cinq candidats se présentent contre son fils Jean aux élections internes de l'UMP à Neuilly», raconte-t-il au quotidien du soir. «Il m'en a rendu responsable. J'ai dit que c'était faux. Il ne m'a pas cru et, très mécontent, m'a dit que j'aurais bientôt ‘une surprise'».Patrick Devedjian raconte ensuite par le menu les pressions exercées, selon lui, par l'Elysée pour favoriser l'élection de son adversaire Jean-Jacques Guillet à la présidence de la fédération UMP des Hauts-de-Seine. «Quelque temps après, j'ai appris qu'Olivier Biancarelli, attaché parlementaire de l'Elysée, et Eric Cesari, directeur général de l'UMP, téléphonaient aux principaux responsables politiques des Hauts-de-Seine pour leur dire de voter pour Jean-Jacques Guillet qui venait, oh surprise!, de se déclarer candidat contre moi», raconte Devedjian.
Prochain épisode aux cantonales
«Le point culminant a été le 10 novembre quand Pierre-Christophe Baguet, député et maire de Boulogne-Billancourt, m'a appelé à 23h30, interloqué, pour me dire que le président de la République lui-même venait de lui demander, par téléphone, de donner ‘un coup de pouce' à Guillet», rapporte-t-il. Le jour du scrutin, «les électeurs étaient accueillis par Patrick et Isabelle Balkany», proches du président et protecteurs de Jean Sarkozy, «qui leur demandaient pour qui ils allaient voter». Patrick Devedjian a été battu par 319 voix contre 180, et très largement dans les circonscriptions de Neuilly et Levallois, fiefs respectifs de Jean Sarkozy et du couple Balkany. L'Elysée n'a souhaité faire aucun commentaire sur cette affaire.L'histoire pourrait ne pas s'arrêter là. L'ancien ministre craint désormais de perdre de la même manière son poste de président du conseil général après les élections cantonales au printemps 2011. «J'ai écouté avec intérêt Patrick Balkany expliquer le 16 novembre sur iTélé que Jean Sarkozy ne voulait pas prendre la présidence du Conseil général avant l'élection présidentielle. D'ici à là, n'importe quel conseiller général pourrait faire l'intérim à partir de mars 2011. Et je ne doute pas que pour me faire battre à la présidence du Conseil général, ils utiliseront la même méthode qu'aujourd'hui», assure-t-il. Ambiance…
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