08/12/2010

Besson expulse Wikileaks (on ne se refait pas..)

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Paris, le 4 décembre 2010 - Le secrétaire d'État chargé de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique, Éric Besson, a annoncé hier son intention de faire en sorte que le site Internet WikiLeaks « ne soit plus hébergé en France ». Outre le caractère folklorique de cette tentative de « reconduite à la frontière numérique », cette déclaration révèle une volonté profonde du gouvernement de contrôler Internet, quitte à bafouer pour cela les règles de droit. Le vote prochain de la LOPPSI et de son article 4 instaurant la censure du Net, au prétexte de la protection de l'enfance, en sera l'instrument idéal.


En tant qu'organisation œuvrant pour la liberté d'expression et de communication sur Internet, La Quadrature du Net soutient WikiLeaks et ses actions. Elle rappelle que WikiLeaks se contente de faire ce qu'aurait fait n'importe quel journaliste ayant reçu d'une tierce personne des informations relevant de l'intérêt général : les communiquer au public.
Pourtant, dans la lettre1 envoyée au Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGIET), le secrétaire d'État à l'Économie numérique estime que la France « ne peut héberger les sites Internet qualifiés de criminels et rejetés par d'autres États en raison des atteintes qu'ils portent à  leurs droits fondamentaux ». Pris de panique par les révélations des câbles diplomatiques américains, le gouvernement prend donc des largesses avec l'État de droit et décide unilatéralement, sans saisir l'autorité judiciaire et sans même prendre la peine de qualifier en droit le « crime » dont WikiLeaks serait coupable, de tenter de faire disparaître un site. Outre le débat sur la légalité, la pertinence et l'utilité de la publication de ces documents par WikiLeaks, l'initiative d'Éric Besson fournit une nouvelle illustration de la détermination obsessionnelle d'un gouvernement souhaitant à tout prix contrôler Internet et l'information qui y circule.
« Ces déclarations d'Éric Besson visant à contrôler Internet coïncident avec l'examen prochain à l'Assemblée nationale de la LOPPSI, dont l'article 4 impose une censure administrative du Net, contournant l'autorité judiciaire, au prétexte fallacieux de la protection de l'enfance2. Une fois l'infrastructure de filtrage mise en place en violation des principes élémentaires de l'État de droit3, les politiciens allergiques aux libertés pourront censurer le Net en toute impunité. » déclare Jérémie Zimmermann, co-fondateur et porte-parole de La Quadrature du Net.
un article propulsé par TORAPAMAVOA :
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