Les identitaires dans la rue le 8 décembre....
« Lugdunum suum III » [1], c’est sous ce « mot d’ordre » que les militants d’extrême-droite lyonnais défileront pour la troisième année consécutive dans les rue de lyon, au milieu de la foule du 8 décembre. La manifestation, censée ramener le 8 décembre à son « sens historique » (sic) ne sera bien sûr pas étiquettée publiquement « Rebeyne » ou « Identitaire » et évidemment ils n’affirmeront pas cette appartenance au milieu de la foule.
Le 8 décembre
Si le 8 décembre est aujourd’hui la vitrine mercantile de la ville de Lyon (l’événement est organisé par la mairie depuis 1989), la tradition populaire est présente depuis bien plus longtemps, même si elle n’a jamais pris l’ampleur que certains et certaines voudraient lui donner, ni l’ancienneté qui lui est souvent prêtée.
Loin de remonter jusqu’aux épidémies de peste du XVIeme siècle comme certains l’affirment parfois, c’est l’inauguration d’une statue à la basilique de Fourvière en 1852, à l’initiative et payée par les bourgeois et notables réactionnaires de la ville, qui marque le début de cette « tradition » qui n’a donc rien de populaire à l’origine, puisque le groupe social à l’initiative de la statue entretenait dans le même temps l’exploitation des canuts et appelait à leur répression.
Le sens religieux a depuis longtemps disparu en dehors des processions organisés par le diocèse de Lyon, lesquelles ne rassemblent plus que quelques dizaines de personnes.
Les Identitaires ne se joignent pas à la procession chrétienne mais organisent une manifestation séparée. Le néo-paganisme irrigue en effet depuis longtemps déjà leur courant politique, entretenant des oppositions avec le reste de l’extrême-droit catholique. Pour apparaître le 8 décembre, ils mettent donc en avant l’aspect traditionnel et prétendûment populaire d’un événement pourtant bourgeois et religieux... mais passons, leur but est avant tout de profiter de la foule pour se faire voir, et faire participer des personnes qui ne les rejoindraient pas si les idées politiques des Identitaires s’exprimaient au grand jour lors de cette manifestation.
« Les petits Lyonnais »
La stratégie n’est pas neuve pour les Identitaires : faire venir du monde à leur idées par du culturel (caricatural), du sportif (combat uniquement), de l’associatif (rarement au délà de la déclaration de façade) ou, à la limite, de l’humanitaire (purement symbolique et sur-médiatisé par leur soin). Ce qu’ils appellent de la méta-politique (sic !) reste avant tout une façon un peu honteuse de ne pas montrer ce qu’ils sont vraiment.
Les Identitaires aimeraient d’ailleurs faire croire que leurs idées sont courantes parmi la population. Dans ce but, ils multiplient les structures de façade pour leurs diverses activités pour faire croire à un réel foisonnement de leur milieu politique. De novopress [2], agence de presse fictive des identitaires, à SDF (« Solidarité des Français » sic) ou encore « Solidarité Kosovo », les groupes sont légions mais regroupent toujours les mêmes personnes. Et faire le tour des bureaux déclarés de chacune de ces associations ou des personnes détenant les droits des sites internet correspondants est une véritable partie de rigolade : les mêmes noms se suivent, voire s’échangent d’une région à l’autre.
Une anecdote illustre bien notre propos : une nouvelle émanation identitaire organise à Lyon il y a quelques temps un apéro « facebook » saucisson et pinard, mais veut faire croire à une initiative populaire qui ne soit pas préparée par des militants. Les organisateurs dudit apéro prévu dans le quartier de la Guillotière, sont interviewés par France 3. Parmi les personnes interviewées se trouve un rouquin reconnaissable et bien connu pour faire partie de la direction lyonnaise de « Rebeyne ». Il s’en cache bien pendant l’interview, et lorsque le journaliste, l’ayant reconnu, le questionne sur son statut au sein des Identitaires et donc le rapport de son groupe politique avec l’initiative, il refuse de reconnaître les faits, bafouille et s’emmêle les pinceaux dans ses explications.
Derrière ces associations, toujours les mêmes : les Identitaires.
Cette nouvelle dénomination tente de différencier dans l’opinion publique les « Jeunesses Identitaires » du « Bloc Identitaire ». Les premiers ayant vu leur président, Phillipe Vardon, condamné par la cour d’appel d’Aix-en Provence pour reconstitution de ligue dissoute en septembre 2008. Le Bloc Identitaire, aux prétentions électoralistes, ne désire évidemment pas qu’on se rappelle le passé des membres des deux structures au sein d’Unité Radicale, dissoute par décision de justice suite à la ridicule tentative d’assassinat de Jacques Chirac par l’un de ses membre, Maxime Brunerie.
Les Jeunesses Identitaires ne se sont pas pour autant transformés en groupes indépendants, la structure nationale a disparu devant une autre appelée « Une autre Jeunesse » dont la principale apparition s’est résumée en une manifestation de 250 personnes à Paris en octobre dernier. Côté décisionnel, les ordres et la hiérarchie interne à ces groupes restent sensiblement les mêmes.
Ces changements de dénomination, de structures, et parfois même de choix stratégiques mettent toujours en avant la même propagande, centrée essentiellement sur le tryptique immigration, islam et sécurité, si cher à l’actuel gouvernement. Autant dire que la politique actuelle leur offre une vulgarisation de leurs idées à peu de frais... Prenons un moment pour revenir sur les grandes lignes de leur idéologie.
Identitaires ? Du réchauffé idéologique sous une couche de publicité.
Passons sur le discours policé sur l’identité européenne, nationale et régionale qui masque mal un racisme viscéral, l’absurdité de parler d’« identité charnelle » comme ils le font nous parait assez claire sur le fond. Cherchons plutôt du côté des principes théoriques (l’ethno-différencialisme, explication sur wikipedia relativement biaisée, on reviendra plus tard sur cette notion partagée en partie par d’autres groupes considérés comme « de gauche ») et de leurs sources (la Nouvelle Droite, la Nouvelle Revue d’Histoire, etc.).
Ces théories ne sont pas arrivées par hasard au sein de l’extrême-droite. Conscients que se trimballer les vieux refrains éculés d’une extrême-droite plus traditionnelle n’est pas vraiment vendeur, les identitaires piochent du côté de la Nouvelle Droite, émanation du GRECE (pour Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne. Dépasser le nationalisme par l’identité européenne, tout en s’opposant à l’Union Européenne. Depuis la fin des années 60 l’extrême-droite s’essaie, sans grand succès, à l’internationalisme régionalisé en ressortant le vieux fantasme d’un peuple européen cohérent. C’est aussi le GRECE qui a élaboré au début des années 70 la théorie de la « métapolitique » qui pousse les identitaires et d’autres à multiplier les associations pour « faire de la politique hors de la politique » : l’idée de base de cette théorie était de contrecarrer le fait que leurs idées n’ont pas d’échos positifs dans la population quand elles apparaissent clairement. On retrouve ainsi parmi les inspirateur des identitaires des anciens du GRECE comme Guillaume Faye.
La perception sociologique, anthropologique, des identitaires est donc des plus nauséabondes. Leur perception historique vaut également le détour. Développant une fascination pour le « roman national », notamment à travers la vision biaisée que peut donner de l’histoire des revues aussi peu sérieuses que la NRH (Nouvelle Revue d’Histoire), les identitaires s’inscrivent dans la droite ligne de l’extrême-droite française, celle qui n’a jamais réussi à prendre pied chez les historiens et les archéologues en raison de sa vision archaïque de l’histoire nationale. Mais les identitaires ont également mis en avant une volonté de s’approprier des symboles historiques plus marqués à gauche, plus populaires, comme les canuts à Lyon ou les apaches à Paris. La situation donne des résultats surprenant puisque par exemple le 8 décembre, les identitaires se réclamant des révoltés du XIXe siècle lyonnais en fêtent les bourreaux [3]. Dur de trouver une cohérence historique là-dedans...
Rebelles, mais pas trop....
Finissons sur une note ironique, si les identitaires aimeraient être les apaches de notre société, il n’en oublient pourtant pas d’appeler « la police avec nous » alors qu’ils manifestaient dans les rues de Lyon après les émeutes (on ne les a guère vus venir nous voir pendant). Ces rebelles modernes venaient donc « aider la police » à « finir le travail ».
Ils sont tellement rebelles qu’ils en viennent dorénavant à participer aux élections, à l’image de leurs modèles italiens (la Ligue du Nord). Ainsi le Bloc Identitaire, la structure « propre », s’est-elle implantée à Lyon en plus de Rebeyne, et elle participe déjà ailleurs aux élections locales. Après avoir participé aux élections à Nice (seule élection où leur score ne fut pas ridicule) ils avaient annoncé la candidature d’un « jeune européen de souche » aux élections présidentielles de 2012, c’est chose faite, et ce vainqueur en puissance si jamais il arrive à rassembler les 500 signatures, ne saurait menacer que Marine le pen, et sûrement pas l’UMP. Au jeu de « à qui profite », l’UMP doit bien se marrer…
On pourrait passer des heures à détailler leur évolution politique, notamment le passage de certains de leurs membres de l’antisémistisme d’Unité Radicale au pro-sionisme, leur logique vis-à-vis du marché du RAC (Rock against Communism) autour du label Alternatives, ou encore leurs tentatives d’implantation dans les milieux hools… Mais ils ne valent pas la peine que nous nous étendions ici sur ces points, tout juste cet article aura-t-il eu pour but de remettre dans un contexte plus large l’initiative Lugdunum suum, ceux qui désireraient aller plus loin trouveront ci-dessous des liens pour approfondir la question.
Aujourd’hui comme hier : No pasaran !
Pas de fachos dans nos quartiers,
Pas de quartier pour les fachos !
Des liens pour aller plus loin :
Un article de nos camarades de RELEXes, documenté, écrit en 2007 et mis à jours en 2010, tente une synthèse sur les identitaires : Identitaires, Bloc Identitaire, Jeunesses Identitaires : La soupe aux Vardon
Sur le même site, d’autres articles sur la question :
De l’apéro saucisson-pinard au rassemblement du 18 juin : retour sur une manipulation réussie du Bloc Identitaire
Une Autre Jeunesse ? (retour sur la campagne éponyme et la manifestation parisienne)
Pour une histoire des identitaires avant les identitaires, lire :
Collectif, Bêtes et méchants, petite histoire des jeunes fascistes français, Paris, Éditions Reflex, 2002.
Un autre site d’information sur l’extrême-droite française, tenue par des journalistes du monde : Droites Extremes
Coté vidéo, pour une mise en perspective des logiques de l’extrême-droite européenne, voir le documentaire Europe : ascenseur pour les fachos (2009, Barbara Conforti & Stéphane Lepetit, Agence CAPA)
A Lyon si les groupes libertaires sont tous clairement antifas (CGA, CNT, Autonomes, etc), quelques uns se sont spécialisés sur cette lutte, comme Les Voraces ou plus récemment le jeune groupe projet Rafal
Au coté de REFLEXes, l’indémodable Barricata, zine du RASH Paris reste également une mine d’information interessante.
Pour rappel nous étions plusieurs milliers à manifester contre les fafs le 10 Avril : Une riposte antifasciste massive et déterminée face aux attaques d’extrême-droite
Si le 8 décembre est aujourd’hui la vitrine mercantile de la ville de Lyon (l’événement est organisé par la mairie depuis 1989), la tradition populaire est présente depuis bien plus longtemps, même si elle n’a jamais pris l’ampleur que certains et certaines voudraient lui donner, ni l’ancienneté qui lui est souvent prêtée.
Loin de remonter jusqu’aux épidémies de peste du XVIeme siècle comme certains l’affirment parfois, c’est l’inauguration d’une statue à la basilique de Fourvière en 1852, à l’initiative et payée par les bourgeois et notables réactionnaires de la ville, qui marque le début de cette « tradition » qui n’a donc rien de populaire à l’origine, puisque le groupe social à l’initiative de la statue entretenait dans le même temps l’exploitation des canuts et appelait à leur répression.
Le sens religieux a depuis longtemps disparu en dehors des processions organisés par le diocèse de Lyon, lesquelles ne rassemblent plus que quelques dizaines de personnes.
Les Identitaires ne se joignent pas à la procession chrétienne mais organisent une manifestation séparée. Le néo-paganisme irrigue en effet depuis longtemps déjà leur courant politique, entretenant des oppositions avec le reste de l’extrême-droit catholique. Pour apparaître le 8 décembre, ils mettent donc en avant l’aspect traditionnel et prétendûment populaire d’un événement pourtant bourgeois et religieux... mais passons, leur but est avant tout de profiter de la foule pour se faire voir, et faire participer des personnes qui ne les rejoindraient pas si les idées politiques des Identitaires s’exprimaient au grand jour lors de cette manifestation.
« Les petits Lyonnais »
- La manifestation « lugdunum suum » en 2009
La stratégie n’est pas neuve pour les Identitaires : faire venir du monde à leur idées par du culturel (caricatural), du sportif (combat uniquement), de l’associatif (rarement au délà de la déclaration de façade) ou, à la limite, de l’humanitaire (purement symbolique et sur-médiatisé par leur soin). Ce qu’ils appellent de la méta-politique (sic !) reste avant tout une façon un peu honteuse de ne pas montrer ce qu’ils sont vraiment.
Les Identitaires aimeraient d’ailleurs faire croire que leurs idées sont courantes parmi la population. Dans ce but, ils multiplient les structures de façade pour leurs diverses activités pour faire croire à un réel foisonnement de leur milieu politique. De novopress [2], agence de presse fictive des identitaires, à SDF (« Solidarité des Français » sic) ou encore « Solidarité Kosovo », les groupes sont légions mais regroupent toujours les mêmes personnes. Et faire le tour des bureaux déclarés de chacune de ces associations ou des personnes détenant les droits des sites internet correspondants est une véritable partie de rigolade : les mêmes noms se suivent, voire s’échangent d’une région à l’autre.
Une anecdote illustre bien notre propos : une nouvelle émanation identitaire organise à Lyon il y a quelques temps un apéro « facebook » saucisson et pinard, mais veut faire croire à une initiative populaire qui ne soit pas préparée par des militants. Les organisateurs dudit apéro prévu dans le quartier de la Guillotière, sont interviewés par France 3. Parmi les personnes interviewées se trouve un rouquin reconnaissable et bien connu pour faire partie de la direction lyonnaise de « Rebeyne ». Il s’en cache bien pendant l’interview, et lorsque le journaliste, l’ayant reconnu, le questionne sur son statut au sein des Identitaires et donc le rapport de son groupe politique avec l’initiative, il refuse de reconnaître les faits, bafouille et s’emmêle les pinceaux dans ses explications.
Derrière ces associations, toujours les mêmes : les Identitaires.
- Manifestation des identitaires à Paris le 23/10/2010.
Cette nouvelle dénomination tente de différencier dans l’opinion publique les « Jeunesses Identitaires » du « Bloc Identitaire ». Les premiers ayant vu leur président, Phillipe Vardon, condamné par la cour d’appel d’Aix-en Provence pour reconstitution de ligue dissoute en septembre 2008. Le Bloc Identitaire, aux prétentions électoralistes, ne désire évidemment pas qu’on se rappelle le passé des membres des deux structures au sein d’Unité Radicale, dissoute par décision de justice suite à la ridicule tentative d’assassinat de Jacques Chirac par l’un de ses membre, Maxime Brunerie.
Les Jeunesses Identitaires ne se sont pas pour autant transformés en groupes indépendants, la structure nationale a disparu devant une autre appelée « Une autre Jeunesse » dont la principale apparition s’est résumée en une manifestation de 250 personnes à Paris en octobre dernier. Côté décisionnel, les ordres et la hiérarchie interne à ces groupes restent sensiblement les mêmes.
Ces changements de dénomination, de structures, et parfois même de choix stratégiques mettent toujours en avant la même propagande, centrée essentiellement sur le tryptique immigration, islam et sécurité, si cher à l’actuel gouvernement. Autant dire que la politique actuelle leur offre une vulgarisation de leurs idées à peu de frais... Prenons un moment pour revenir sur les grandes lignes de leur idéologie.
Identitaires ? Du réchauffé idéologique sous une couche de publicité.
Passons sur le discours policé sur l’identité européenne, nationale et régionale qui masque mal un racisme viscéral, l’absurdité de parler d’« identité charnelle » comme ils le font nous parait assez claire sur le fond. Cherchons plutôt du côté des principes théoriques (l’ethno-différencialisme, explication sur wikipedia relativement biaisée, on reviendra plus tard sur cette notion partagée en partie par d’autres groupes considérés comme « de gauche ») et de leurs sources (la Nouvelle Droite, la Nouvelle Revue d’Histoire, etc.).
Ces théories ne sont pas arrivées par hasard au sein de l’extrême-droite. Conscients que se trimballer les vieux refrains éculés d’une extrême-droite plus traditionnelle n’est pas vraiment vendeur, les identitaires piochent du côté de la Nouvelle Droite, émanation du GRECE (pour Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne. Dépasser le nationalisme par l’identité européenne, tout en s’opposant à l’Union Européenne. Depuis la fin des années 60 l’extrême-droite s’essaie, sans grand succès, à l’internationalisme régionalisé en ressortant le vieux fantasme d’un peuple européen cohérent. C’est aussi le GRECE qui a élaboré au début des années 70 la théorie de la « métapolitique » qui pousse les identitaires et d’autres à multiplier les associations pour « faire de la politique hors de la politique » : l’idée de base de cette théorie était de contrecarrer le fait que leurs idées n’ont pas d’échos positifs dans la population quand elles apparaissent clairement. On retrouve ainsi parmi les inspirateur des identitaires des anciens du GRECE comme Guillaume Faye.
La perception sociologique, anthropologique, des identitaires est donc des plus nauséabondes. Leur perception historique vaut également le détour. Développant une fascination pour le « roman national », notamment à travers la vision biaisée que peut donner de l’histoire des revues aussi peu sérieuses que la NRH (Nouvelle Revue d’Histoire), les identitaires s’inscrivent dans la droite ligne de l’extrême-droite française, celle qui n’a jamais réussi à prendre pied chez les historiens et les archéologues en raison de sa vision archaïque de l’histoire nationale. Mais les identitaires ont également mis en avant une volonté de s’approprier des symboles historiques plus marqués à gauche, plus populaires, comme les canuts à Lyon ou les apaches à Paris. La situation donne des résultats surprenant puisque par exemple le 8 décembre, les identitaires se réclamant des révoltés du XIXe siècle lyonnais en fêtent les bourreaux [3]. Dur de trouver une cohérence historique là-dedans...
Rebelles, mais pas trop....
Finissons sur une note ironique, si les identitaires aimeraient être les apaches de notre société, il n’en oublient pourtant pas d’appeler « la police avec nous » alors qu’ils manifestaient dans les rues de Lyon après les émeutes (on ne les a guère vus venir nous voir pendant). Ces rebelles modernes venaient donc « aider la police » à « finir le travail ».
Ils sont tellement rebelles qu’ils en viennent dorénavant à participer aux élections, à l’image de leurs modèles italiens (la Ligue du Nord). Ainsi le Bloc Identitaire, la structure « propre », s’est-elle implantée à Lyon en plus de Rebeyne, et elle participe déjà ailleurs aux élections locales. Après avoir participé aux élections à Nice (seule élection où leur score ne fut pas ridicule) ils avaient annoncé la candidature d’un « jeune européen de souche » aux élections présidentielles de 2012, c’est chose faite, et ce vainqueur en puissance si jamais il arrive à rassembler les 500 signatures, ne saurait menacer que Marine le pen, et sûrement pas l’UMP. Au jeu de « à qui profite », l’UMP doit bien se marrer…
On pourrait passer des heures à détailler leur évolution politique, notamment le passage de certains de leurs membres de l’antisémistisme d’Unité Radicale au pro-sionisme, leur logique vis-à-vis du marché du RAC (Rock against Communism) autour du label Alternatives, ou encore leurs tentatives d’implantation dans les milieux hools… Mais ils ne valent pas la peine que nous nous étendions ici sur ces points, tout juste cet article aura-t-il eu pour but de remettre dans un contexte plus large l’initiative Lugdunum suum, ceux qui désireraient aller plus loin trouveront ci-dessous des liens pour approfondir la question.
Aujourd’hui comme hier : No pasaran !
Pas de fachos dans nos quartiers,
Pas de quartier pour les fachos !
Des liens pour aller plus loin :
Un article de nos camarades de RELEXes, documenté, écrit en 2007 et mis à jours en 2010, tente une synthèse sur les identitaires : Identitaires, Bloc Identitaire, Jeunesses Identitaires : La soupe aux Vardon
Sur le même site, d’autres articles sur la question :
De l’apéro saucisson-pinard au rassemblement du 18 juin : retour sur une manipulation réussie du Bloc Identitaire
Une Autre Jeunesse ? (retour sur la campagne éponyme et la manifestation parisienne)
Pour une histoire des identitaires avant les identitaires, lire :
Collectif, Bêtes et méchants, petite histoire des jeunes fascistes français, Paris, Éditions Reflex, 2002.
Un autre site d’information sur l’extrême-droite française, tenue par des journalistes du monde : Droites Extremes
Coté vidéo, pour une mise en perspective des logiques de l’extrême-droite européenne, voir le documentaire Europe : ascenseur pour les fachos (2009, Barbara Conforti & Stéphane Lepetit, Agence CAPA)
A Lyon si les groupes libertaires sont tous clairement antifas (CGA, CNT, Autonomes, etc), quelques uns se sont spécialisés sur cette lutte, comme Les Voraces ou plus récemment le jeune groupe projet Rafal
Au coté de REFLEXes, l’indémodable Barricata, zine du RASH Paris reste également une mine d’information interessante.
Pour rappel nous étions plusieurs milliers à manifester contre les fafs le 10 Avril : Une riposte antifasciste massive et déterminée face aux attaques d’extrême-droite
Notes
[1] suum n’est pas, contrairement à ce qu’une lecture rapide pourrai laisser croire, une conjugaison du verbe être/esse, mais le pronom-adjectif possessif suus[2] Présenté comme une agence de presse officielle, elle fait suite à la tentative d’Altermedia partagée par les identitaires français et l’extrême-droite belge. Notons que dans la course à la réacosphère il semblerai que les zids aient perdu face à Fdesouche
[3] Comme à Paris pour le Sacré Coeur, la décision de construire la basilique de Fourvière fut prise quelques semaines après l’insurrection lyonnaise de la Commune de Lyon, en 1870. Sur la Commune de Lyon, voir cet article.
http://rebellyon.info/Les-identitaires-dans-la-rue-le-8.html
http://torapamavoa.blogspot.com Clikez LIRE LA SUITE ci dessous pour lire la suite de l'article...^^
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