NOUVEL OBS
26/01/11 17:27
Garde à vue: des policiers menacent les parlementaires
Il n'appartient pas à un syndicat de policier de faire "des injonctions au Parlement", réplique le député UMP Eric Ciotti.
Deux syndicats de police ont récemment écrit aux parlementaires pour les prévenir qu'ils les désigneraient auprès de leurs électeurs s'ils votaient en faveur de la réforme de la garde à vue, adoptée en première lecture mardi 25 janvier à l'Assemblée nationale.
Lors "des campagnes électorales qui vont débuter", Alliance et Synergie (respectivement seconds syndicats de gardiens de la paix et d'officiers, et tous les deux classés à droite) entendent "rappeler aux électeurs qui a voté et quoi", selon cette lettre de quatre pages des secrétaires généraux des syndicats, Jean-Claude Delage et Patrice Ribeiro.
"Nous saurons rappeler à nos concitoyens que la dégradation de leur justice et la faillite de la lutte contre l'insécurité ne résultent pas de l'impuissance de leur police", mais "de l'impéritie de certains de leurs représentants", ajoutent-ils dans ce texte daté du 21 janvier.
Ils se sont fait "un devoir d'informer très largement les électeurs (...) sur les responsabilités de ceux qui sont chargés de les représenter".
"Lobby des avocats"
Ils dénoncent le "lobby des avocats" et disent "refuser que les intérêts d'une seule corporation professionnelle supplante l'intérêt général en sapant méthodiquement les enquêtes judiciaires".
Pour eux, la garde à vue est "le seul espace créateur de droit pour la personne". Ils affirment "relayer le désarroi" des policiers "qui voient jour après jour nombre de parlementaires de tous bords se joindre aux "anti-flics" (...) dans une charge caricaturale" montrant des "policiers sadiques".
"Le dépeçage systématique de la boîte à outils juridiques des enquêteurs se traduira forcément par des conséquences cataclysmiques comme celles qui suivirent la mise en oeuvre des lois (Elisabeth) Guigou de juin 2000" sur la présomption d'innocence, écrivent-ils.
"Nous ne nous contenterons plus de dénoncer dans la presse les nouveaux drames qui découleront immanquablement du vote de textes irresponsables", avertissent MM. Delage et Ribeiro.
Eric Ciotti défend un texte "équilibré"
De son côté, Eric Ciotti a estimé qu'il n'"appartenait" pas à un syndicat de policiers de faire des "injonctions au Parlement", après la divulgation de courriers de deux syndicats de policiers voulant dénoncer les parlementaires qui ont voté la réforme de la garde à vue.
"Il n'appartient pas à un syndicat de policiers de faire des injonctions au Parlement", a réagi le député UMP. A la mi-journée, il n'avait pas reçu les courriers en question émanant d'Alliance et de Synergie et s'est dit "un peu étonné" par une telle initiative.
"On ne pouvait pas faire l'économie de cette réforme", a commenté Eric Ciotti, qui juge le texte "équilibré" entre les nécessités de l'enquête et les droits de la défense. Il s'est dit "satisfait du résultat".
(Nouvelobs.com)
un article propulsé par TORAPAMAVOA :
http://torapamavoa.blogspot.com Clikez LIRE LA SUITE ci dessous pour lire la suite de l'article...^^
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire