Le vote à l'Onu d'une résolution autorisant le recours à la force suscite un sentiment mitigé en Libye.
D'abord, la fureur, illustrée de manière tapageuse par l'irruption, ce vendredi vers 1H30 du matin, d'une centaine de partisans du Guide de la Jamahiriya dans l'hôtel Rixos, QG des médias étrangers et théâtre d'une conférence de presse du vice-ministres des Affaires étrangères Khaled Kaïm. Courroux spontané de jeunes patriotes du quartier, comme le soutient un traducteur du Bureau libyen de l'Information? On est en droit d'en douter. Rien n'a entravé l'intrusion dans une enceinte dûment sécurisée de la horde verte des "kadhafanatiques." Laquelle intrusion est survenue à l'instant même où l'orateur répondait à une ultime question. "Ces types ont été payés d'avance, suggère un confrère libyen. La plupart d'entre eux étaient d'ailleurs plus ou moins ivres." De fait, tout indique que les jeunes patriotes que nous avons croisé dans le lobby du palace avaient bu autre chose que l'amère cigüe de l'humiliation néocolonialiste.
Le fatalisme, c'est celui de ce chauffeur de taxi au coeur de la nuit tripolitaine: "Les menaces et les sanctions, lâche Khaled, on a l'habitude. J'ai 30 ans et je vis avec ça depuis mon enfance."
Volte-face
Le doute, quant à lui, affleure jusque dans les propos -en apparence contradictoires- des figures de proue du clan Kadhafi. Dans l'après-midi, le père Mouammar annonçait un "assaut final" le soir même sur Benghazi, bastion du soulèvement et fief du Conseil national de transition. Or, peu avant le dénouement new-yorkais, son fils cadet Seif al-Islam appellera l'envoyé spécial de la chaîne américaine CNN pour lui signifier une volte-face tactique: plus question d'hallali, mais plutôt d'un déploiement aux abords de la cité côtière rebelle. Et ce, il va de soi, au nom d'impératifs humanitaires: il s'agit pour l'armée d'aider les résidents à quitter la ville en bon ordre... Loin des anathèmes belliqueux en vogue, Khaled Kaïm a quant à lui, à la faveur de cette fameuse conférence de presse, recouru à un langage mesuré. Bien sûr, le diplomate dénonce une résolution qui "menace l'unité et la stabilité du pays", et l'assimile à "une incitation des Libyens à s'entretuer." Bien sûr, il fustige un "complot" ourdi par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Reste qu'à en croire le ministre-adjoint, Tripoli est prêt à se conformer " sous condition" à un cessez-le-feu. La condition: "Nous avons besoin d'un interlocuteur bien défini pour discuter de sa mise en oeuvre." Faut-il y voir un signe? Dans son propos, l'officiel fait référence aux "séparatistes et aux rebelles", et non, comme le veut la logomachie en vigueur, à des gangsters inféodés à Al-Qaeda.
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