07/05/2007

Les syndicats de magistrats se disent

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Les syndicats de magistrats se disent
inquiets après l'élection de Sarkozy

NOUVELOBS.COM | 07.05.2007 | 17:20

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Les principaux syndicats de magistrats dénoncent des "politiques uniquement axées sur le sécuritaire" et accusent le président d'aborder "le problème de la délinquance par le petit bout de la lorgnette".






(Reuters)


Les syndicats de magistrats ont fait part lundi 7 mai de leur "inquiétude" après l'élection à la présidence de la République de Nicolas Sarkozy et exprimé leur hostilité à l'égard de ses projets "sécuritaires" en matière de justice.
Jean-François Zmirou, membre du bureau du Syndicat de la magistrature (gauche), s'est dit "extrêmement inquiet sur les lois que (Nicolas Sarkozy) veut mettre en oeuvre" comme celles instituant des peines planchers pour les multirécidivistes et supprimant l'excuse de minorité aux récidivistes de 16-17 ans.
"Il s'agit de politiques uniquement axées sur le sécuritaire, dans la droite ligne de la politique qu'il a menée à l'Intérieur", a souligné à l'AFP ce magistrat.
"Les peines planchers existaient avant 1994 et n'ont pas fonctionné", a affirmé pour sa part Christophe Régnard, secrétaire national de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire).
Pour les mineurs, les mesures proposées prennent "le problème de la délinquance par le petit bout de la lorgnette alors que le seul moyen d'éviter la récidive, c'est que les décisions soient rendues plus rapidement, avec des moyens supplémentaires", estime-t-il.

"A la va-vite"

Le représentant de l'USM a jugé "complètement inacceptable" le projet du président élu de rendre les magistrats minoritaires au sein du Conseil supérieur de la magistrature, organe de discipline et de nomination des juges, ce qui serait "une mise en cause très claire de l'indépendance de la Justice, sans équivalent en Europe".
Christophe Régnard a regretté en outre que Nicolas Sarkozy ait été "le seul candidat à ne pas avoir proposé d'augmentation du budget de la Justice".
Alors que la porte-parole de Nicolas Sarkozy, Rachida Dati, a confirmé dimanche que les premiers projets sur les récidivistes seraient examinés dès juillet par le Parlement, Jean-François Zmirou a estimé que "ces questions cruciales, qui concernent les libertés individuelles ne peuvent pas être traitées à la va-vite".

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