11/05/2007

Société Paris, défilé cagoulé d'extrémistes de droite

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Société
A Paris, défilé cagoulé d'extrémistes de droite
Mercredi soir, la police était bien peu visible, alors que 400 à 500 personnes manifestaient.
Par Karl LASKE
QUOTIDIEN : vendredi 11 mai 2007
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Le préfet de police de Paris, Pierre Mutz, peut se vanter d'avoir maintenu l'ordre au Quartier latin, mercredi soir. A l'angle des rues d'Assas et des Chartreux, sous les fenêtres d'une annexe de l'hôpital Cochin, quatre à cinq cents militants d'extrême droite se sont silencieusement mis en rang, vers 22 h 30. Cagoulés et masqués, ils posent trois couronnes de fleurs et accrochent de nombreux drapeaux noirs ornés de croix celtiques sur la façade d'un immeuble. C'est une commémoration : le 7 mai 1994, Sébastien Deyzieu, un jeune nationaliste est tombé du 4e étage alors qu'il était poursuivi par la police, à l'occasion d'une manifestation contre le cinquantenaire du débarquement américain en 1944. Il fait nuit. Soudain un chant. Celui d'un bataillon. Grave, surréaliste. Il est question d'ordre nouveau. C'est le chant des lansquenets, un chant de mercenaires allemands d'il y a quatre siècles. On dirait un meeting de 1943.

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Chacun tend son bras droit, main ouverte. Salut romain ou salut nazi ? On ne sait. Des slogans ensuite : «Sébastien !» «Sébastien !» «Sébastien !», font-ils en tapant dans leurs mains. Puis «Aujourd'hui, l'anarchie ! Demain, l'ordre nouveau !» et «La France aux Français !», «La France aux Français !» . Les passants observent, interdits, inquiets. La même troupe se met à hurler «Hooligans PSG ! Hooligans PSG !».
La cérémonie, interdite certaines années, bénéficie cette fois du renfort de supporteurs du PSG venus célébrer la mort de Julien Quemener, le supporteur tué le 23 novembre 2006 par un policier après le match PSG - Tel-Aviv. Partis de Port-Royal vers 21 heures, ces manifestants masqués, chargés pour certains de torches allumées, ont parcouru le VIe arrondissement, passant par Denfert-Rochereau, Raspail et la station Vavin. Occasionnant la fermeture de trois stations de RER. «Il n'y avait pas l'ombre d'un flic sur le parcours», dit un témoin. Un service d'ordre avant, arrière et latéral portait ostensiblement des battes de base-ball. Les CRS «sécurisaient» à distance.
Peu avant, deux cents manifestants antifascistes (Sud étudiant, Scalp-reflex et JCR) réunis pour l'occasion avaient été interpellés «préventivement» boulevard Saint-Michel et conduits par cars de police entiers dans différents commissariats. Certains sont sortis à 3 heures du matin.

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