23/05/2007

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mercredi 23 mai 2007, 16h51
Tutoiement des profs: Darcos laisse enseignants et lycéens perplexes
Par Lucile MALANDAIN


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PARIS (AFP) - Le ministre de l'Education Xavier Darcos voudrait instaurer "un nouvel état d'esprit" dans l'Ecole, où le respect passerait par l'arrêt du tutoiement des enseignants par leurs élèves, tutoiement aujourd'hui "inexistant" pour les professeurs et lycéens interrogés par l'AFP.

Mercredi, le nouveau ministre a assuré que des élèves tutoyaient leurs professeurs dans "beaucoup d'endroits".

Les enseignants doivent mettre "tout de même un peu de distance avec les élèves" et "cette distance peut être marquée notamment par le vouvoiement", même s'il ne s'agit pas pour autant de "supprimer des relations amicales, de la confiance, de la connivence entre professeurs et élèves".

Manifestement surpris qu'une réponse à des journalistes lors de son premier déplacement dans un établissement mardi matin ait pris une telle ampleur, M. Darcos a toutefois rappelé mercredi qu'il ne fallait pas non plus "en faire toute une affaire".

De fait, les syndicats enseignants ont ouvert de grands yeux.

"Je ne comprends pas quel est le problème", a commenté Bernard Boisseau, secrétaire général du Snes-FSU, principal syndicat des collèges-lycées, expliquant à l'AFP ne "connaître aucun élève qui tutoie ses profs".

Quant à Luc Berille, secrétaire général du SE-Unsa, il a rappelé en souriant que "là où le tutoiement peut survenir du côté des élèves, c'est en maternelle".

"Rare", "très rare", "inexistant": les élèves tutoyant leurs enseignants au delà du CM2 semblent se compter sur les doigts d'une main, selon les lycéens interrogés par l'AFP.

Sauf peut-être "sous le coup de l'énervement", constate Floréale Mangin, présidente de l'Union nationale lycéenne (UNL), scolarisée dans un "établissement difficile", en ZEP, en Seine-Saint-Denis.

"Le rapport professeur/élève est instauré: il peut y avoir des problèmes d'autorité mais ça ne passe jamais par le vouvoiement ou le tutoiement", relève la jeune fille qui souhaiterait surtout que les enseignants soient "mieux formés" à la gestion d'une classe et les élèves plus sensibilisés à "la citoyenneté".

Tutoiement, vouvoiement, la réciproque, c'est-à-dire comment les enseignants s'adressent à leurs élèves, provoque moins de perplexité. Professeur de sciences économiques et sociales en classe préparatoire aux grandes écoles, Thierry Ananou a ainsi assuré à l'AFP qu'"à 50 ans", il "tutoie (ses) élèves car il n'y a pas besoin de vouvoiement pour avoir de l'autorité".

"Certains profs tutoient les élèves avec beaucoup de respect et d'autres les vouvoient avec beaucoup de mépris", a constaté Floréale Mangin tandis que pour M. Boisseau, "chacun fait comme il le sent", au collège et au lycée.

Toujours est-il que quelques jours après son arrivée à l'Education nationale, M. Darcos a déjà annoncé qu'il n'allait "pas faire des décrets et des lois pour cela". "C'est un nouvel état d'esprit qu'il faut introduire qui se fera naturellement, grâce à des incitations qui passeront par les chefs d'établissement", a assuré le ministre mercredi

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