Par Rue89 12H00 23/06/2007
Dimanche 17 juin, en marge du festival musical "100 Contests", près de 200 personnes se sont affrontées à Cergy (Val-d’Oise). Ce vendredi, Le Monde titrait en Une: "Des émeutes urbaines à Cergy sont passées inaperçues". Au départ, une rixe entre deux bandes rivales, qui s’est poursuivie dans la soirée avec les forces de l’ordre.
"Des violences ignorées par les médias", d’après un autre article du Monde publié sur son site Internet. "L’information n’a pas du tout été cachée, personne n’a essayé de l’étouffer. Elle est sortie lundi dans l’édition régionale du Parisien, puis mercredi dans La Gazette du Val-d’Oise et dans mon journal, L’Echo Régional", conteste pourtant Jean-François Dupaquier, directeur de l’hebdomadaire local. "Je ne faisais que souligner le fait que des incidents ont lieu en banlieue mais que les médias nationaux n’en parlent pas, nous précise Luc Bronner, l'auteur de l'article du Monde. Dans un autre contexte médiatique et politique, il y aurait eu une dépêche rien que pour la voiture de police brûlée…"
Mais pour le maire socialiste de Cergy, Dominique Lefebvre, "il n'y a jamais eu d'émeutes à Cergy". Le terme, qui figure également en Une du Parisien, n'apparaît effectivement pas dans l'article de Luc Bronner mais uniquement en Une du Monde. "Je suis scandalisé par cette manipulation médiatique, confie l'élu à Rue89. Tout a commencé vers 21 heures sur le site du concert par un affrontement entre bandes rivales. Les forces de police étaient en nombre insuffisant. Maladroitement, elles repoussent les jeunes vers la zone urbaine. S'en est suivie une course poursuite qui a duré deux heures. A minuit, je suis allé à la gare, il n'y avait plus rien. Aujourd'hui, si vous retournez sur le site, vous ne verrez pas une trace. Il n'y a eu ni blessé ni mort."
Le maire a sursauté en découvrant la une du Monde ce vendredi, d'autant qu'il avait été joint par le journaliste du quotidien: "Je suis totalement scandalisé par l'amalgame avec les violences urbaines, qui n'a pas lieu d'être. Je m'en expliquerai avec Le Monde. Le vrai problème, c'est que cela fait des mois que la police nationale est incapable d'empêcher les rixes entre ces deux bandes." Version que conteste le journaliste du Monde: "La mairie organise ce festival pour la quatrième année. Les organisateurs ont décidé de ne pas effectuer de fouilles ni de contrôles et de ne pas fermer l’espace du festival. Ce choix est vivement critiqué entre autre par la préfecture et le commissaire au vu du public attendu. Et ce alors que la mairie était au courant des risques d’affrontements entre bandes, affrontements qui avaient déjà eu lieu la veille au festival."
Une note interne de la mairie en atteste. Au cours d'une réunion de sécurité, le 14 juin, avec le maire, la police municipale et les organisateurs, est évoquée "la crainte, au regard des incidents des derniers jours, que 100 Contests devienne le terrain de règlements de comptes entre bandes rivales". "Nous décidons de renforcer encore l’équipe de sécurité privée avec 5 agents supplémentaires." Soit trente au total, plus 20 policiers municipaux et 30 policiers nationaux, pour 10000 personnes. Ce que tout le monde s'accorde aujourd'hui à déplorer.
A l'arrivée, armes blanches, cocktails Molotov et même "une hache", selon un témoignage recueilli par Le Monde, ont été aperçus au milieu des scènes de violence. Huit jeunes hommes ont été interpellés et deux condamnés. "Des commerces, du mobilier urbain et la gare RER de Cergy-Saint-Christophe" ont également été dégradés, toujours selon Le Monde. (Voir les vidéo)
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