
LILLE (Reuters) - François Fillon a promis mardi de libérer le travail lors d'une visite de l'usine de l'Union Textiles de Tourcoing (Nord) en compagnie de la nouvelle ministre de l'Economie et des Finances, Christine Lagarde.
Accueilli par les principaux représentant patronaux du textile innovant de la région lilloise, le Premier ministre s'est déclaré "déterminé à faire en sorte que la France redevienne un pays compétitif".
"Il y a 20 ans, la France était l'un des pays les plus compétitifs. Aujourd'hui nous sommes dépassés par d'autres pays européens, tels que l'Irlande. Or il n'y a pas de fatalité au déclin. Si on se bat, nous pouvons y arriver", a-t-il déclaré.
Pour y parvenir, François Fillon entend "libérer le travail" en accord avec les promesses de campagne du président de la République, Nicolas Sarkozy.
Il a souligné que la détaxation des heures supplémentaires était inscrite dans le projet de loi sur le travail, l'emploi et le pouvoir d'achat qui sera présenté mercredi en conseil des ministres.
"A partir d'octobre, les heures supplémentaires seront libres et détaxées. Tous les obstacles seront levés du point de vue administratif pour atteindre ce but", a-t-il déclaré.
En contrepartie, François Fillon a expliqué que "les Français doivent être récompensés quand ils travaillent plus." "Il faut rémunérer ceux qui se défoncent", a-t-il dit.
Outre la libéralisation des heures supplémentaires, le projet de loi porte également sur l'exonération des droits de succession et l'encouragement de l'investissement de l'impôt sur la fortune dans les petites et moyennes entreprises.
Concernant le projet de TVA "sociale", le Premier ministre a indiqué qu'il n'était pas abandonné.
"Nous allons ouvrir un grand débat à l'automne, où nous étudierons sans tabou, toutes les pistes pour financer la protection sociale et les services publics", a-t-il dit.
Christine Lagarde s'est refusée de son côté à tout commentaire sur ce sujet.
Par ailleurs, le Premier Ministre a affirmé qu'il comptait sur le soutien de l'Europe pour préserver la compétitivité française.
"Il faut que l'Europe nous aide et qu'elle cesse d'être naïve face à la mondialisation. Les Etats Unis, qui sont pourtant plus libéraux que nous, savent, eux, se protéger", a-t-il expliqué, ajoutant vouloir "se battre pour repousser la date de 2008 fixée pour la levée des quotas sur les textiles chinois."
François Fillon a également appelé de ses voeux "une politique économique et monétaire européenne plus agressive". Mais il a reconnu dans le même temps qu'il fallait pour cela "une relance de l'Europe, relance à laquelle le Président de la République travaille depuis son élection".
"C'est aussi l'Europe qui doit assurer l'instauration d'une taxe carbone contre les pays qui ne respectent pas les considérations environnementales", a-t-il ajouté. "Seuls, nous n'y arriverons pas".
En marge de sa visite, François Fillon est également revenu sur la nomination de son nouveau gouvernement. "C'est un gouvernement de la continuité, de la diversité et de la parité", a-t-il avancé
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