26/06/2007

Le policier chauffard reste en liberté

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mardi 26 juin 2007, 15h58
LE PARQUET NE FAIT PAS APPEL DE LA REMISE EN LIBERTÉ DU POLICIER CHAUFFARD

MARSEILLE (Reuters) - Le parquet de Marseille ne fera pas appel de la remise en liberté sous contrôle judiciaire d'un policier, mis en examen pour avoir tué un adolescent en le percutant avec son véhicule de fonction sur un passage piéton, samedi à Marseille.
"Pour l'instant, le parquet n'a pas l'intention de faire appel compte tenu des motivations de l'ordonnance du juge d'instruction", a déclaré à Reuters le procureur Jacques Beaume.
Le parquet avait demandé le placement en détention du policier stagiaire de 22 ans sur le fondement légal du "trouble à l'ordre public". La juge d'instruction Carine Bargoin a refusé lundi cette incarcération et refusé par ordonnance de saisir le juge des libertés pour un débat contradictoire sur ce point.
Le critère du "trouble à l'ordre public" pour la détention provisoire a été supprimé en matière correctionnelle dans une loi qu'a fait adopter l'ex-ministre de la Justice Pascal Clément début 2007, mais cette loi n'est pas encore en vigueur.
Les magistrats peuvent justifier la détention par le risque de déperdition des preuves, de pressions sur les témoins, de concertation frauduleuse entre les protagonistes, de fuite des suspects, de renouvellement des infractions.
Malgré la mise en examen du policier pour "homicide involontaire aggravé", la décision de le laisser en liberté a été critiquée par l'avocat de la famille, Me Gilbert Collard.
Le jeune Nelson, 14 ans, qui traversait la rue en poussant son vélo, a été projeté à une vingtaine de mètres lorsque la voiture du policier, qui selon des témoins circulait à très grande vitesse sur la file de gauche, sans sirènes à deux tons, l'a percuté. Le policier est accusé par plusieurs témoins d'être passé au rouge à un feu de circulation.
L'adolescent est décédé dimanche soir. L'enquête a démontré que la patrouille de police n'était pas dans une situation d'urgence, a dit le procureur. Selon lui, de nombreuses questions restent posées, notamment celle qui consiste à savoir si le véhicule est passé ou non au feu rouge.
Une enquête administrative a été ouverte et la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a rendu visite lundi à la famille de Nelson pour l'assurer que des sanctions seraient prises en cas de faute avérée.
Une marche silencieuse doit être organisée samedi entre le domicile de la victime et les lieux de l'accident, que proches et amis de l'adolescent ont clairsemé de témoignages à sa mémoire. "La justice ne doit pas trainer, les coupables doivent écoper de sanctions. Mais la meilleure des justices ne me rendra pas Nelson", a dit au Parisien Rémi Lobry, père de Nelson.

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