REUTERS : lundi 4 juin 2007
PARIS (Reuters) - Le député-maire de Drancy (Seine-Saint-Denis) Jean-Christophe Lagarde a souligné lundi l'importance de "déghettoïser" la banlieue, une idée approuvée par l'UMP Patrick Devedjian.
"On a besoin d'avoir une police qui connaisse les gens, on a besoin de mettre le paquet sur l'éducation des associations et on a besoin de 'déghettoïser'", a déclaré l'élu centriste sur RTL.
Interrogé sur i-Télé, le secrétaire général de l'UMP Patrick Devedjian a approuvé cette idée. "Il a raison et tous les maires de banlieue sont d'accord là-dessus. Il faut 'déghettoïser'", a-t-il dit.
Aux yeux de l'ancien ministre, "avoir concentré toute la misère sur les mêmes quartiers, dans les mêmes villes, est une erreur absolue".
Patrick Devedjian a aussi souligné l'urgence de "créer de l'emploi" dans les quartiers défavorisés mais, a-t-il reconnu, "c'est très difficile et très long".
Un récent rapport officiel dresse un bilan alarmant de la situation sécuritaire dans le département de la Seine-Saint-Denis, situé au nord de Paris.
Les auteurs y évoquent une augmentation de la délinquance, en particulier des mineurs, et une dégradation des rapports entre la police et les habitants.
"C'est la réalité. On a eu une croissance de la violence des mineurs exponentielle. Dans certaines villes, ça peut atteindre 600%", a rapporté Jean-Christophe Lagarde.
LA POLICE DE PROXIMITÉ "N'A JAMAIS EXISTÉ"
Le maire de Drancy a notamment déploré un défaut de suivi judiciaire et un manque d'accompagnement des structures associatives, qui a pour conséquence que des enfants se retrouvent livrés à eux-mêmes durant une partie de la journée.
Pour Jean-Christophe Lagarde, les policiers ne sont pas assez nombreux ni assez expérimentés.
"Si la police de proximité c'est la police qui dit bonjour aux commerçants toute la journée, ça ne sert à rien", a-t-il fait remarquer.
"La question c'est : 'est-ce qu'on a des policiers qui connaissent les gens, qui sont là entre 18 et 22 heures-minuit et qui puissent intervenir'. (La police de proximité), elle n'a jamais existé", a estimé l'élu, qui considère le rapport comme "un échec pour l'Etat".
Interrogé sur LCI sur le même sujet, le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, a prôné "des mesures extrêmement rapides pour la sanction des premiers actes de délinquance".
Prônant un renforcement de la justice des mineurs, l'éloignement des quartiers de certains délinquants et l'introduction de peines alternatives à la prison, François Hollande s'est déclaré contre les peines planchers pour les multirécidivistes envisagées par le nouveau ministre de la Justice, Rachida Dati, qui revient selon lui à instaurer de "peines automatiques".
"Je ne crois pas qu'il faille faire ça. Au contraire, il faut individualiser la peine", a-t-il déclaré.
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