Par Julien Martin (Rue89) 16H19 05/06/2007
Ancien journaliste du Monde, chargé de faire naître Matin Plus, François Bonnet a quitté l'aventure avant que le projet ne voit le jour, fin 2006. Une décision qu'il ne regrette pas aujourd'hui, après l'affaire de l'article trappé dans le quotidien gratuit.
Etes-vous surpris qu'un papier de Courrier International ait été écarté dans Matin Plus?
Absolument pas, c’est dans la logique même des choses, il suffit de regarder les unes des gratuits de Bolloré qui sont des photos publicitaires du gouvernement. Vincent Bolloré est obligé de faire ça un peu discrètement dans Matin Plus parce que Le Monde est partenaire. C’est pire dans Direct Soir qui est quand même une ineptie journalistique. Il ne fait pas du journalisme, ce n’est pas son métier. Il ne sait pas ce qu’est un journal. Son obsession est de ne pas se fâcher avec ses pairs, ses amis, les gens avec qui il est en affaires. Par ailleurs, on connait les orientations politiques de Bolloré. Le journal est à sa main et il fait ce qu’il veut.
C'était pour éviter de vous retrouver dans ce genre de situation que vous aviez démissionné?
C’est simple, moi j’ai quitté non seulement Matin Plus mais aussi le groupe Le Monde à partir du moment où l’actionnariat initial a été remis en cause. A l’origine, c’était 50-50: Bolloré devait s’occuper de la distribution et de la publicité, et Le Monde avait le contrôle de la ligne éditoriale. A partir du moment où Bolloré est monté à 70% et a pris le contrôle de l'éditorial, j’ai démissionné. On peut faire tous les accords qu’on veut, Bolloré trouvera toujours des excuses pour les contourner. Je pense qu’en termes d’image, il est désastreux pour Le Monde de faire le journal de Vincent Bolloré. Mais ils ont choisi de le faire et aujourd’hui ils commencent à en payer le prix.
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