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La cofondatrice de Ni putes ni soumises "atterrée" par la nomination de Fadela Amara
PARIS (AP) - L'une des fondatrices de Ni putes ni soumises, Safia Lebdi, dit être "en colère" après la nomination au gouvernement de l'ancienne présidente du mouvement, Fadela Amara, accusant Nicolas Sarkozy de vouloir "rendre inaudible" le combat de l'association de défense des femmes de banlieues.
"Ni moi ni la plupart des fondateurs de Ni putes ni soumises ne cautionnons cette nomination" de Fadela Amara au poste de secrétaire d'Etat à la Politique de la ville, dénonce-t-elle dans un entretien paru lundi dans "L'Humanité". "Elle a semé le trouble et fragilisé notre mouvement", qui "doit rester indépendant".
Mme Lebdi fait part du "malaise" des militants lors du conseil national du mouvement organisé samedi à Paris "sur le fait que Fadela accepte un poste placé sous la tutelle de la ministre (du Logement) Christine Boutin, une proche des milieux anti-avortement, homophobe et fervente catholique".
Le président "Sarkozy est très malin. En mettant Fadela sous la tutelle de Boutin, il entend réduire le combat de Ni putes ni soumises, le rendre inaudible, non crédible", prédit-elle en dénonçant une "situation perverse".
"Je suis atterrée par sa décision", commente encore Safia Lebdi. "Elle estime son geste héroïque, pense qu'elle va pouvoir changer la donne de l'intérieur du pouvoir. Mais, même si elle peut faire un certain nombre de choses, comme subventionner des associations, Sarkozy, d'un autre côté, fera passer des mesures antisociales, anti-immigrés".
Officiellement, l'association "prend acte" de la nomination de Mme Amara au gouvernement, selon un communiqué publié sur le site Web de Ni putes ni soumises, qui note que "certains ont été choqués, d'autres agréablement surpris de cette nomination".
La vice-présidente de Ni putes ni soumises Sihem Habchi assurera l'intérim à la tête du mouvement jusqu'au prochain congrès, qui aura lieu en octobre prochain, précise l'association. AP
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