Diriez-vous “piraterie”?
pirates-flickr-earl.1182060480.jpg Laissons courir tranquilles cambrioleurs, fraudeurs et autres braqueurs de banques plaide NBC/Universal. La police, selon son conseiller juridique Rick Cotton, devrait donner la priorité à la répression de la “piraterie”, l’horrible crime qui consiste à copier ou échanger sans payer de la musique ou des films en ligne.
L’argument avancé est que la dite “piraterie” coûte des centaines de milliards de dollars aux industries concernées alors que le coût des autres crimes se compte seulement en milliards (aux États-Unis).
J’ai trouvé l’info sur le site d’Ars Tecnica qui dénonce, à juste titre me semble-t-il, la perfidie du raisonnement.
Parce que les chiffres sont faux: la perte (notion discutable) s’élève à 6 milliards de dollars selon un rapport qui fait autorité aux yeux des majors.
Et parce que cambriolages et braquages se traduisent par des drames pour les victimes. Rien de tel dans le monde digital. Si je te vole ta montre t’as plus de montre. Si je copie la chanson dont tu possèdes les droits, t’as encore l’enregistrement et les droits sur la chanson (et rien ne prouve que j’aurais pu l’acheter s’il m’avait fallu payer).
L’article m’a poussé à en lire un autre sur le même site. Il montre comment le modèle économique sur lequel vit la haute couture s’appuie sur une conception très souple de la propriété intellectuelle.
C’est là que j’ai trouvé une remise en question de l’usage du mot “piraterie” dans le monde digital. L’auteur l’utilise entre guillemets.
Pouvons-nous faire mieux?
Quel terme utiliser pour qualifier une action que loi condamne mais que nous ne considérons pas avec la même gravité que les majors du disque et du cinéma?
Comment rendre compte de ce “vol” qui n’enlève pas l’objet à celui qui le possède?
Des idées?
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