Par Stéphane JOURDAIN Envoyer par mail Envoyer via Y! Messenger Blog via Yahoo! 360 Imprimer
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SAINT-OUEN-L'AUMONE (AFP) - La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a lancé lundi à Saint-Ouen-l'Aumône (Val-d'Oise) une campagne d'expérimentation de tests salivaires de dépistage de drogues au volant qui devraient être généralisés en 2008 s'ils sont concluants.
L'objectif du gouvernement est de généraliser les dépistages de drogues au volant en remplaçant dès le début 2008 les tests urinaires qui nécessitent un camion de police et la présence d'un médecin par un dispositif plus léger qui permet de contrôler un conducteur en quelques minutes.
Cet été, policiers et gendarmes vont donc expérimenter dans toute la France les trois types de tests, qui ressemblent à des petites languettes en plastique sur lesquelles on dépose un échantillon de salive, avant de lancer un appel d'offre en septembre s'ils sont concluants.
Au bord d'une route menant à Saint-Ouen-l'Aumône, la ministre a assisté au déroulement d'un test salivaire, dispositif qui sera expérimenté sur des automobilistes volontaires préalablement confondus par le test urinaire.
Devant la ministre, un policier a déposé un peu de sa salive sur la languette d'un des trois tests censés détecter une consommation de cannabis, de cocaïne, d'amphétamines, d'ecstasy ou d'opiacés. Il a ensuite mélangé cet échantillon à un produit chimique. Trois minutes après, le test se révèle négatif.
Tout comme le test urinaire, le test salivaire, s'il s'avère positif, donnera lieu à une deuxième analyse, sanguine, qui sera envoyée à un laboratoire pour confirmation.
En lançant cette campagne d'expérimentation, la ministre souhaite "attirer l'attention des automobilistes sur le risque que fait courir la consommation" de drogue et "montrer que la police se modernise pour répondre aux nouveaux types de risques", a-t-elle dit.
"La consommation de drogue et d'alcool au volant doivent être considérés au même titre comme un danger pour l'ensemble de la population", a-t-elle ajouté. Selon elle, 560 décès sur les routes en 2006 ont eu pour origine des "conducteurs sous l'emprise de stupéfiants ou de médicaments".
En 2006, sur les 21.000 tests urinaires effectués sur des automobilistes impliqués dans un accident ou dont le comportement paraissait trouble, 10.000 se sont révélés positifs.
A la tête de la mission interministérielle chargée de mener la campagne d'expérimentation, le commissaire Olivier Fohanno a précisé que la France serait le premier pays au monde à déployer un tel dépistage au niveau national si les tests sont concluants.
Il a expliqué par ailleurs qu'il était beaucoup plus "compliqué de détecter de la drogue que de l'alcool chez un automobiliste".
La campagne d'expérimentation sera menée cet été dans dix villes par la police (Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Toulouse, Strasbourg, Rennes, Montpellier, Lille, Nice) et dans trois régions par la gendarmerie (Pays-de-la-Loire, Centre, Lorraine).
Chacun de leur côté, les gendarmes et les policiers souhaitent tester une centaine de fois chacun des trois tests salivaires sur des automobilistes contrôlés positif au test urinaire pour vérifier s'ils obtiennent le même résultat.
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