Par Rue89 00H20 15/06/2007
Y avait-il un journaliste français dans la salle? Le journaliste suisse Richard Werly, dont la chronique sur le comportement de Nicolas Sarkozy à sa conférence de presse du G8 a fait grand bruit, notamment sur Rue89, est revenu jeudi sur le site Internet du Temps de Genève sur la polémique, et ce qu'il faut bien appeler le silence de la presse française sur ce sujet.
Une fois passée sa surprise de voir ses écrits disséqués, analysés et parfois "stipendiés" en France, Richard Werly ajoute: "J'ai donc essayé depuis de me souvenir qui, parmi mes collègues français - j'ai raconté qu'un certain nombre d'entre eux avaient été bloqués ce jeudi 7 juin au centre de presse, à une dizaine de kilomètres du lieu de briefing - se trouvaient à mes côtés. J'ai fait une liste de ceux que je connais. Et j'ai fait un tour du Web. Or je n'ai pas vu, sur les sites web de leurs journaux ou radios respectifs, d'allusions à ces bizarreries présidentielles, hormis parfois les reprises... de mon texte et des images de la TV belge. Laquelle je crois, a dû présenter des excuses."
"Il n'est pourtant pas difficile de savoir qui était là. Plusieurs de ces envoyés spéciaux hexagonaux ont posé des questions alors que moi, devancé par la charmante journaliste polonaise qui a conclu la conférence de presse, je n'ai pas réussi à attraper le micro. Question alors: ont-ils, mes amis français, ressenti la même gène que moi? Comment ont-ils trouvé leur président? Mea culpa de mon côté. J'aurai du aller vers eux et les interroger, au lieu, comme je l'ai fait sitôt la rencontre achevée, de téléphoner pour dire mon étonnement à mon collègue du Temps présent à Heiligendamm, et à un ou deux vieux complices parisiens. Ceux qui se sentent visés par ces quelques lignes accepteraient-ils de me dire si c'est moi, ce jeudi-là, qui était "à côté de la plaque"? Merci d'avance."
La véritable affaire est finalement là: non pas de savoir si Sarkozy était saoul ce jour-là, mais de savoir pourquoi la presse et la télévision ne se sont même pas posé la question de son comportement qui n'en finit pas d'étonner tous les spectateurs de la fameuse vidéo déjà visionnée plus d'un million de fois sur l'Internet. En feignant la surprise, Richard Werly interpelle ses confrères français là où ça fait mal.
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