Nous considérons en effet que loin d’être une victoire de l’intersyndicale du second degré, ce retrait laisse présager une attaque bien plus grave à la rentrée.
Rappelons-nous le rapport rendu par Darcos à Sarkozy en mars 2007 sur "la situation morale et matérielle des professeurs en France", où il condamnait les mesures De Robien au prétexte qu’elles frappaient "presque exclusivement les meilleurs de nos professeurs, ceux qui enseignent en terminale ou dans certaines classes préparatoires" c’est-à-dire "ceux qui s’engagent, qui ont du mérite, qui assument des tâches supplémentaires".
Montrant ainsi son intention de pousser plus avant une attaque globale contre le système d’éducation, il demandait à Nicolas SARKOZY de revenir sur cette décision car, écrivait-il, "il ne s’agit pas de corriger - à la marge et unilatéralement - les services des enseignants" mais bien "de remettre à plat les circulaires qui règlent les obligations de service et de redessiner le métier de professeur aujourd’hui".
Affichant la volonté de poursuivre la politique libérale en vigueur depuis plusieurs années en livrant le secteur scolaire au marché et à la concurrence, Darcos passe à l’offensive et annonce la transformation en profondeur du "métier" d’enseignant (sur la base des audits réalisés sur les lycées et collèges) :
Suppression de la totalité des décharges des enseignants.
Annualisation du service pour que le temps horaire dû soit effectivement assuré avec un allongement de la durée de l’année scolaire (de 32 à 36 semaines effectives).
Réduction de 20% des heures de cours.
Suppression des dédoublements partout sauf en langues, sciences expérimentales et enseignements technologiques.
Augmentation des heures supplémentaires via les études dirigées, le soutien scolaire, le remplacement de courte durée.
Prime au mérite au vu du résultat de nos élèves !
Le retrait des décrets De Robien n’est pas comme l’écrit le SNES dans son communiqué du 11 juin, une "prise en compte par le Président et le gouvernement d’une conception ambitieuse du métier et de la nécessité de le revaloriser" ! Il s’agit pour l’équipe gouvernementale en place de diviser les personnels, de flexibiliser toujours plus les enseignants, en terme d’horaires, de charges, de discipline et ... de salaires avec les primes aux bons résultats.
La Fédération Sud éducation demande aux personnels de l’éducation de rester mobilisés face aux réformes qui seront votées sur notre dos durant l’été.
La seule réponse aux difficultés que nous rencontrons réside dans la réduction du temps de travail, l’égalité des salaires et l’augmentation du nombre de postes !
Source/auteur : http://www.sudeducation.org
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