L’été approche, avec son lot d’embauches temporaires plus ou moins réglementaires. Alors, en 2007 encore, les syndicats ont décidé de mettre en place des dispositifs de terrain pour, sur les plages, à la montagne et dans les exploitations agricoles, aller informer les saisonniers de leurs droits. Dans le travail bien sûr, mais aussi en termes de santé et de logement. Hier, c’était à la CGT de lancer sa campagne « Saisonniers, salariés à part entière ». Avec, cette année, un axe de revendication très ciblées sur le système d’indemnisation. « La convention assurance chômage signée en janvier 2006 limite à trois le nombre de périodes successives de versement des allocations au titre du chômage saisonnier », explique Antoine Fatiga, l’animateur du collectif CGT. « En clair, ça veut dire plus aucune indemnisation au titre du chômage saisonnier dès fin 2008. » Les salariés vont donc cotiser pour un système de solidarité, l’UNEDIC, mais ne bénéficieront pas des indemnités s’ils renouvellent ce type de contrat au-delà de trois ans. « La situation va devenir intenable financièrement, je vais être obligée de m’orienter vers des boulots encore plus précaires, s’inquiète Claudine, hôtesse de vente dans les Hautes-Alpes depuis 1971. Dans un pays touristique comme le nôtre, l’emploi saisonnier doit être considéré comme une valeur ajoutée pour les entreprises, les communes et les départements... Vouloir le supprimer, c’est faire voler en éclats tout l’équilibre économique local. » À quarante-sept ans, Renaud se dit lui aussi très soucieux : « Je connais des saisonniers qui vont refuser de se faire déclarer pour ne pas entrer dans le système UNEDIC. L’an dernier déjà, les patrons ont eu du mal à embaucher. »
Hier après-midi, lors d’une réunion du conseil d’administration de l’UNEDIC, Éric Aubin, membre du bureau pour la CGT, a remis une pétition de 5 000 signatures de saisonniers.
Christelle Chabaud
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