18/06/2007

Une petite claque dans la gueule de l 'ump

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dimanche 17 juin 2007, 21h58
Législatives françaises: victoire de l'UMP sans la vague bleue annoncée
Par Frédéric DUMOULIN et Christophe SCHMIDT

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PARIS (AFP) - L'UMP a remporté dimanche la majorité absolue aux élections législatives, selon les sondeurs, mais sa victoire n'est pas la vague bleue annoncée, les Français ayant, à participation quasi égale, fortement corrigé la tendance du premier tour au profit du PS.
L'UMP obtiendrait à elle seule de 314 à 328 sièges sur les 577 de l'Assemblée, soit plusieurs dizaines de moins que ses 359 sortants.

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Le PS conforte son rôle de principal opposant. Il sera mieux représenté dans une Assemblée plus bipolarisée que jamais, avec 206 à 212 élus contre 149 en 2002.
Dans la lignée du premier tour, où 109 députés de droite avaient été élus ou réélus contre un seul de gauche, tous les sondages promettaient une facile victoire au camp présidentiel, annonçant une vague bleue pouvant aller jusqu'à 501 élus.

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Sur le seul second tour, gauche et droite devraient faire jeu égal en termes d'élus.
Signe de ce retournement de tendance, Alain Juppé, le numéro deux du gouvernement, qui affrontait un ballottage incertain, a été battu dans sa 2e circonscription de Gironde.

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La participation n'a pratiquement pas varié entre les deux tours, l'abstention restant très élevée dimanche avec de 39,5% à 40,2%, selon les instituts, ce qui pourrait se traduire par un record de la Ve République pour un tel scrutin.
Le résultat final est en-deçà des attentes du duo exécutif Sarkozy-Fillon, qui avaient tous deux souhaité une majorité pléthorique pour mener à bien la "rupture" promise pendant la campagne présidentielle. C'est toutefois la première fois depuis près de 30 ans qu'une majorité parlementaire sortante est reconduite.

Le Premier ministre François Fillon a salué "un choix clair et cohérent". Xavier Bertrand, ministre du Travail, a lui affirmé que "l'élan est toujours là".

La finaliste PS de la présidentielle, Ségolène Royal, a salué l'émergence d'une "vraie force d'opposition constructive", en évoquant "une prise de conscience" des Français.

Le patron du PS, François Hollande, s'est lui félicité que le second tour ait "corrigé la tendance de ce qui s'était dessiné au premier tour".

Avec entre 15 et 19 élus, le PCF ne devrait pas pouvoir conserver son groupe parlementaire (20 députés requis), sauf à trouver de nouveaux partenaires.

Les Verts pourraient gagner un quatrième siège.

Le Nouveau Centre -anciens UDF ralliés à M. Sarkozy- obtiendrait de 19 à 22 élus.

François Bayrou a été largement réélu dans les Pyrénées-Atlantiques. Au moins deux autres candidats MoDem sont élus.

Marine Le Pen, seule rescapée du FN au second tour, a été battue dans le Pas-de-Calais face au sortant socialiste.

En grande difficulté au soir du premier tour, Arnaud Montebourg (PS) est finalement élu d'extrême justesse en Saône-et-Loire.

Les trois autres ministres en lice -Christine Boutin, Michèle Alliot-Marie et Roselyne Bachelot- abordaient le second tour en ballottage très favorable.

Le dernier exemple d'une correction importante entre deux tours aux législatives remonte à 1978, où la victoire qui paraissait acquise à la gauche après le 1er tour était finalement allée à la droite.

En position défensive depuis leur défaite à la présidentielle, les socialistes ont trouvé un angle d'attaque inespéré ces derniers jours avec les annonces contradictoires sur une "TVA sociale", qui ont plongé le gouvernement dans l'embarras. Le PS a diffusé cette semaine des tracts appelant les électeurs à "voter contre la TVA à 24,6%".

La polémique a été lancée au soir du 1er tour par Laurent Fabius, aidé bien involontairement par le ministre de l'Economie Jean-Louis Borloo, qui avait concédé qu'une hausse de la TVA était un scénario envisagé parmi d'autres.

La gauche, qui n'espérait même pas une cohabitation, avait également axé sa campagne sur la nécessité d'éviter une trop grande concentration des pouvoirs, et appelé les abstentionnistes au sursaut.

Plusieurs enquêtes indiquaient que les Français ne souhaitaient pas une majorité trop forte pour la seule UMP. Seuls un quart d'entre eux souhaitaient voir se constituer une majorité absolue de droite, selon un sondage LH2 paru mardi dans Libération.

Le chef de l'Etat n'en dispose pas moins d'une majorité solide, qui pourra mettre en oeuvre son programme.

La nouvelle Assemblée siégera tout juillet en session extraordinaire pour voter les principaux textes déjà annoncés: paquet fiscal et économique, durcissement des peines pour les mineurs récidivistes et instauration de peines plancher, réforme de l'université.

Le président et son Premier ministre vont également s'atteler à compléter le gouvernement. Une dizaine de secrétaires d'Etat pourraient y faire leur entrée dès cette semaine.

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