LE MONDE | 05.07.07 | 16h14 • Mis à jour le 05.07.07 | 16h14
C'est un aide de camp qui réglera les factures des frais de représentation de Cécilia Sarkozy en attendant la mise en place "de règles de transparence et de contrôle plus contraignantes", souhaitées par l'Elysée. Contrainte de rendre la Carte bleue qui lui avait été délivrée par la recette générale des finances sur demande de la présidence de la République (Le Monde du 5 juillet), l'épouse du chef de l'Etat a relancé malgré elle la polémique sur l'utilisation et le contrôle de la dotation allouée par le Parlement à l'Elysée. En 2007, celle-ci s'élève à 31 783 600 euros.
Secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant souhaite soumettre ce budget, qu'il juge "un peu épars", "à des règles inspirées de la comptabilité publique" et à "une instance de contrôle qui reste encore à définir", en relation avec la Cour des comptes. A l'heure actuelle, les fonds alloués à la présidence de la République ne font l'objet d'aucun contrôle, de même que ceux du Parlement ou du Conseil constitutionnel, en raison, explique l'Elysée, "de la séparation des pouvoirs".
Cette affaire - révélée par Le Canard enchaîné - est jugée "tout à fait ridicule" par l'Elysée et "mesquine" par Matignon. Elle est néanmoins politiquement délicate pour le chef de l'Etat et son épouse, qui ne cachent pas leur relation décomplexée avec l'argent. Elle a conduit la chef de cabinet du président, Emmanuelle Mignon, à monter en première ligne pour endosser la responsabilité de l'octroi d'une carte de crédit à Mme Sarkozy.
Au-delà, elle offre un cas d'école pour la future commission sur la modernisation des institutions que M. Sarkozy souhaite mettre en place. Le chef de l'Etat, qui prononcera un discours sur ce thème le 12 juillet, pourrait également faire des propositions.
Député PS de l'Aisne et auteur de L'Argent caché de l'Elysée (Seuil), René Dosière estime qu'il revient au chef de l'Etat de "fixer la règle". Le parlementaire préconise la création de deux budgets : l'un pour les dépenses publiques, contrôlé par le Parlement ; l'autre, sous forme de dotation sur cinq ans, pour les frais de représentation et la rémunération des plus proches collaborateurs du chef de l'Etat.
Philippe Ridet
Article paru dans l'édition du 06.07.07.
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