Par Rue89 21H03 02/07/2007
Paris, le 2 juillet 2007
Monsieur le Premier ministre,
Alors que vous allez prononcer demain votre discours de politique générale, les salariés des Echos vous interpellent sur leur situation et, plus généralement, sur l’avenir de l’indépendance de la presse en France.
Lors de sa campagne électorale, le président de la République, Nicolas Sarkozy, avait affirmé que « la qualité, la diversité et l’indépendance [de la presse écrite] constituent des protections absolument déterminantes pour la liberté d’expression et la démocratie ».
Il est temps aujourd’hui pour vous de démontrer que ces mots ne resteront pas lettre morte.
Le groupe LVMH, contrôlé par Bernard Arnault, est entré en négociations exclusives avec le groupe britannique Pearson, pour acquérir le groupe Les Echos. LVMH ayant des activités dans de très nombreux secteurs et pesant d’un tel poids dans l’économie française, le journal serait, s'il était vendu, inévitablement impliqué dans des conflits d’intérêts.
Une telle vente conduirait à faire perdre aux Echos l’essentiel de sa crédibilité acquise depuis près d'un siècle et, partant, son audience, ses lecteurs et donc sa rentabilité. Le bon fonctionnement d’une économie de marché passe par une information fiable et transparente.
Certains que vous êtes sensible à l’ensemble de ces problématiques, nous vous demandons donc de réaffirmer votre attachement à l’indépendance de la presse française et d’intervenir pour empêcher ce qui serait, à nos yeux, une opération très préjudiciable.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de notre haute considération.
Vincent de FELIGONDE
Pour la société des journalistes du groupe Les Echos.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire