PARIS - "Il n'y a pas que des cons chez nous!", s'est agacé mardi le député UMP Lionnel Luca lors de la réunion du groupe UMP à l'Assemblée, à laquelle assistait François Fillon, qui a défendu l'ouverture voulue par Nicolas Sarkozy.
(Publicité)
"Il ne faut pas oublier de parler aux électeurs de droite", a poursuivi le député des Alpes-Maritimes lors de cette réunion à huis clos à l'hôtel de Lassay qui jouxte l'hémicycle, selon plusieurs participants qui ont précisé que M. Luca avait été applaudi par une partie du groupe.
Venu assister à la réunion avec une partie du gouvernement, à quelques heures de sa déclaration de politique générale, François Fillon a répliqué, défendant l'ouverture. Il s'agit d'exprimer "la diversité de la France" et c'est parce que la droite est "décomplexée" qu'elle peut "pratiquer l'ouverture", a répondu le Premier ministre, selon des participants.
"Gouverner avec une fraction est une faute impardonnable", a tranché l'hôte de Matignon, paraphrasant le général de Gaulle. François Fillon "aussi a été applaudi", a observé le patron des députés UMP Jean-François Copé.
Un mouvement d'humeur que M. Copé a relativisé, dans les couloirs de l'Assemblée. "Les réunions de groupe, c'est fait pour se dire les choses" car "ce qu'a évoqué Lionnel Luca, c'est ce que pensent un certain nombre de nos collègues". "On est là pour crever les abcès s'il y en a", a-t-il jugé. "Parce que nous avons gagné les élections, nous avons vocation à ouvrir nos bras".
Poursuivant dans sa stratégie d'ouverture déjà largement entamée avec l'entrée au gouvernement des ex-socialistes Bernard Kouchner, Eric Besson ou Jean-Marie Bockel, Nicolas Sarkozy a confié lundi une mission de réflexion sur les grands enjeux du monde actuel à Hubert Védrine. Selon "Le Figaro" et "Le Parisien" mardi, Jack Lang pourrait également intégrer une commission pluraliste chargée de moderniser les institutions.
"Les rumeurs propagées depuis hier ne m'engagent en rien", mais "je suis un homme libre", a éludé Jack Lang. Chef des députés PS, Jean-Marc Ayrault a prévenu que le parti devrait auparavant être "consulté". "Les socialistes ne sont pas regardants, ils sont très attirés par ce que représente Nicolas Sarkozy", a raillé le député UMP Claude Goasguen, ajoutant: "A tout péché miséricorde". AP
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire