Le président de la République vient d’annoncer sa volonté de d’instaurer une franchise médicale à hauteur de 50 euros par an par assuré social à travers un mécanisme touchant chaque boite de médicament et chaque acte paramédical. L’objectif serait de financer un plan de lutte contre le cancer et la maladie d’Alzheimer à la hauteur de 850 millions d’euros.
Pendant la campagne électorale, le candidat Nicolas Sarkozy avait proposé l’instauration de franchises pour financer la sécurité sociale et « responsabiliser » les malades. Devant le tollé qu’avaient suscité ces propositions et devant son rejet par l’opinion, Nicolas Sarkozy a été obligé de changer de registre. C’est maintenant le cancer et la maladie d’Alzheimer qui sont convoqués pour essayer de faire passer la pilule d’une mesure injuste. L’hypocrisie se conjugue ici avec le cynisme. Alors qu’aucune mesure concrète contre le cancer et la maladie d’Alzheimer n’est annoncée, le président de la République prévoit déjà que cette « grande cause nationale » coûtera 850 millions d’euros, alors même que les professionnels de santé indiquent qu’elle nécessiterait plus de 6 milliards d’euros. Ce qui nous est aujourd’hui proposé est un financement dérisoire pour un plan inexistant !
En fait derrière le prétexte, la même réalité demeure.
Politique de déremboursement des médicaments, dont nombreux étaient efficaces, instauration d’un forfait hospitalier fixé à 16 euros, forfait d’un euro sur tous les actes médicaux, participation forfaitaire de 18 euros sur les actes médicaux supérieurs à 91 euros, ticket modérateur, tout cela avait déjà mis à mal le principe de solidarité inscrit au coeur de la sécurité sociale. L’instauration d’une franchise médicale, en aggravant cette politique, vise en fait à instaurer une nouvelle logique au sein de l’assurance-maladie qui la ferait ressembler de plus en plus à une simple assurance privée.
Alors que dans l’assurance-maladie, chacun cotise en fonction de ses revenus et est soigné en fonction de son état de santé, la mise en place d’une telle franchise accroîtrait les inégalités en matière de soins.
Alors que le gouvernement vient de faire un cadeau fiscal d’environ 13 milliards d’euros en faveur des catégories les plus aisées de la population, l’instauration d’une franchise médicale qui sera supportée par les malades confirme que l’orientation du nouveau gouvernement est de faire de la redistribution financière vers les plus riches. Dans cette situation, il importe que le front le plus large possible s’organise. C’est le sens de l’appel à une journée de débats et mobilisations unitaires le 29 septembre lancé par un large collectif d’associations, de syndicats et de partis politiques. Cette journée doit être le point de départ de la construction d’un rapport de force national pour faire reculer le gouvernement sur cette mesure inique.
De : s u d
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