08/09/2007

Aubervilliers, devient un sac de noeuds politique

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La police tente d'évacuer des squatteurs à Aubervilliers, Rama Yade critiquée
AFP
AFP - il y a 52 minutes

AUBERVILLIERS (France), 8 sept 2007 (AFP) - La police française a tenté sans succès de déloger, dans la nuit de vendredi à samedi, des squatteurs en majorité d'origine ivoirienne qui occupent un parvis à Aubervilliers depuis le 11 juillet dans une banlieue de Paris à forte population immigrée.

Une centaine de CRS (policiers anti-émeute) ont tenté de déplacer les matelas et bâches sur lesquels étaient installés les squatteurs, mais ont finalement renoncé après avoir traîné sur le sol des personnes qui refusaient de partir.

De son côté, la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme Rama Yade, qui avait rendu visite aux squatteurs jeudi, a été critiquée samedi par sa collègue Christine Boutin, ministre du Logement et de la ville, qui a estimé qu'elle avait "exacerbé les tensions" autour de ce dossier.

"Je ne pense pas que ce soit une action qu'il ait été bon de porter parce que cela ne pouvait qu'exacerber les tensions", a affirmé Mme Boutin à la radio France Info. Mme Yade s'était rendue auprès des squatteurs jeudi, installé sur un parvis près d'une école à Aubervilliers, au nord de Paris, alors que leurs tentes venaient d'être démontées suite à une décision d'expulsion obtenue par la mairie communiste de la municipalité. Le campement a compté jusqu'à 80 tentes et plus d'une centaine d'occupants.

Convoquée par le Premier ministre François Fillon, Mme Yade, elle-même d'origine sénégalaise et un des symboles de l'ouverture du président de droite Nicolas Sarkozy vers les Français d'origine immigrée, s'est vu reprocher d'avoir agi sans concertation avec les autres membres du gouvernement. Elle a expliqué vouloir "d'arranger les choses" pour ces squatteurs de logements sociaux menacés d'expulsion, qui ont décidé de camper sur le parvis suite à l'expulsion de quatre ou cinq familles début juillet.

Aubervilliers, une ville de 63.000 habitants, est confrontée depuis plusieurs années au squat d'une partie de son parc de logements sociaux et la municipalité a toujours affirmé qu'elle ne relogerait pas ces squatteurs, compte tenu des listes d'attente.

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