Prison avec sursis pour trois CRS voleurs ou receleurs
24.09.07 | 21h01/ LE MONDE
Il a relaxé, en l'absence d'élément intentionnel avéré, quatre autres CRS qui comparaissaient avec eux.
Le 24 septembre 2005, un camion transportant pour 20.000 euros de lattes de parquet s'était renversé vers 3H00 du matin sur l'A5B, à proximité de la jonction avec la Francilienne.
Après avoir procédé aux constatations d'usage, cinq CRS avaient entrepris de remplir plusieurs véhicules de police avec la marchandise la moins abîmée, l'un d'eux ayant appelé le transporteur et s'étant entendu dire que "tout (allait) à la benne".
Puis ils avaient transporté le bois au domicile d'un brigadier pour le stocker.
Une section de CRS, qui avait pris la relève de l'équipe de nuit sur les lieux de l'accident, avait à son tour, au matin, chargé des véhicules, sous les yeux de l'expert de la compagnie d'assurance du transporteur, qui avait manifesté sa désapprobation, affirmant que les CRS n'avaient pas d'autorisation pour agir de la sorte.
Le bois pris par cette section avait été restitué à la suite d'un coup de téléphone passé par l'expert à la compagnie dans l'après-midi, pas le reste.
Le parquet de Melun avait ouvert une enquête, administrative d'abord, puis confiée à la Sûreté départementale, et finalement à l'Inspection générale des services (IGS), six des sept suspects ayant d'abord nié tout ou partie des faits.
A l'audience, les prévenus ont reconnu pour six d'entre eux avoir pris le parquet, pour le septième l'avoir stocké chez lui, mais ils ont assuré ne pas avoir eu conscience de commettre un vol, même s'ils savaient que leur geste était administrativement répréhensible.
Le receleur, Jean-Pierre Taillefer, 53 ans dont 34 ans de service, a expliqué qu'il était courant, dans la police mais aussi chez les pompiers, de se servir dans les camions éventrés, à partir du moment où il était avéré que la marchandise allait être détruite.
"Depuis 1976 que je connais la CRS, quand un camion tombait tout le monde se servait", a-t-il affirmé. "Tout le monde était au courant. Les véhicules et les parkings de la compagnie étaient utilisés pour transporter et stocker, et la marchandise pouvait servir à la collectivité. C'était l'esprit de famille".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire