PARIS (AFP) - Quelque 300 personnes se sont rassemblées lundi à Paris, à l'appel du Réseau éducation sans frontières (RESF), pour manifester leur "indignation" et leur "colère" après le décès d'une Chinoise sans papiers qui s'est défenestrée jeudi à l'arrivée de la police.
Chulan Liu, 51 ans, avait été hospitalisée après avoir sauté par la fenêtre du premier étage du 41 boulevard de la Villette (Xe), au moment où la police arrivait sans avoir apparemment l'intention de l'interpeller. Elle est décédée des suites de ses blessures.
Les manifestants, parmi lesquels de nombreux habitants du quartier, scandaient notamment: "arrêt des rafles, arrêt des expulsions, régularisation de tous les sans-papiers".
Pour Brigitte Wieser de RESF, la manifestation visait à dénoncer "la politique du chiffre du gouvernement qui crée cette terreur et fait que des gens sautent par la fenêtre à l'arrivée de la police". "Ici, les gens sont morts de trouille. Il y a eu plus d'arrestations en août, dans le quartier, de gens qu'on (RESF) connaît que pendant toute l'année scolaire, soit une quarantaine, et le rythme continue", a-t-elle ajouté.
"Cette violence inouïe, les habitants la ressentent aussi et tous les enfants ont peur de la police", a-t-elle affirmé.
Tony Dreyfus, maire PS de l'arrondissement, a dénoncé une "politique gouvernementale dangereuse et néfaste à tous les droits de l'Homme".
"Ca ne peut pas durer, nous ne mettons pas en jeu la responsabilité de la police, ni celle du préfet mais celle du gouvernement", a-t-il dit, en soulignant l'émotion "considérable" suscitée dans le quartier par ce décès.
Selon Estelle Blanchard, une habitante du quartier accompagnée de ses deux enfants en poussette, "il y a des contrôles tous les jours" et ses enfants ont "plusieurs copains dont les parents ont des problèmes".
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