L'ancien maire de New York Rudy Giuliani
Rudolph Giuliani est au cœur d'une polémique aux Etats-Unis à l'approche du sixième anniversaire des attentats du 11 septembre. Comme chaque année, l'ancien maire de New York assistera aux cérémonies officielles mardi qui, travaux obligent, ne se dérouleront pas sur le site de «Ground Zero». Il devrait même y faire un petit discours. Mais, le maire étant également candidat à l'investiture républicaine pour la Maison Blanche, sa présence n'est pas souhaitée par les associations de victimes qui crient à la récupération politique.
Sa principale concurrente côté démocrate, la sénatrice de New York, Hillary Clinton, assistera elle aussi à la commémoration mais ne prendra pas la parole. «Il y a comme un accord entre nous et Hillary et toute personne qui a vécu ce jour qu'il ne faut pas le politiser», affirme dans le «New York Times» Anthony Carbonetti, conseiller de Rudolph Giuliani.
Les tours en feu sur écran géant
Mercredi dernier, lors d'un débat, le candidat républicain avait affirmé qu'il ne se présentait pas par rapport à ce qu'il «avait fait le jour du 11 septembre». Ce qui ne l'a pas empêché, deux jours plus tard en Floride, de projeter sur grand écran des images des tours jumelles en feu et de personnes se jetant dans le vide. D'ailleurs, s'il se défend de toute instrumentalisation, il affirme qu’il faut entretenir le souvenir du 11 septembre d'autant plus que la guerre contre le terrorisme «n'est pas achevée».
Rudolph Giuliani sait pourtant que le sujet est sensible. En août, il a provoqué un scandale en affirmant, lors d'un discours à Cincinnati, : «J’étais à Ground Zero aussi souvent, sinon plus, que la plupart des travailleurs. J'ai été exposé aux mêmes choses qu'eux», allusion aux vapeurs toxiques inhalées par les secouristes dans les décombres des tours. Le «New York Times» avait ensuite démontré que l'ancien maire avait passé tout au plus 29 heures à Ground Zero entre le 17 septembre et le 16 décembre 2001. De quoi énerver l'ensemble des secouristes et pompiers malades qui accusent les autorités new-yorkaises d'avoir longtemps nié la dangerosité de l'air pollué sur le site du World Trade Center.
Rudolph Giuliani attaqué
Plusieurs familles de pompiers morts le 11 septembre 2001 ont par ailleurs attaqué Rudolph Giuliani en juin, estimant qu'il n'avait pas amélioré l'équipement des secouristes new-yorkais avant l'attaque. Ce qui a coûté cher, selon eux, en vies humaines. Des radios individuelles auraient ainsi permis d'avertir les combattants du feu à temps de l’effondrement imminent des tours.
Ils l'accusent également d'avoir décidé d'installer le centre de commandement d'urgence de la ville dans le Word Trade Center, qui avait pourtant déjà fait l'objet d'une attaque terroriste en 1993. Un choix qui s'est avéré pour le moins peu pertinent le 11 septembre.
La polémique sur la participation du candidat républicain aux commémorations intervient dans un contexte sensible. Deux pompiers sont morts le mois dernier dans un incendie de la tour «Deutsche Bank», un immeuble partiellement dévasté lors des attentats et laissé en friche depuis. Leurs lances n'ont pu atteindre la borne à incendie en raison de leur matériel obsolète. «Nous avons deux morts inutiles de plus, confie Jim Riches, un responsable des pompiers de New York au «Washington Post». Et voilà que Giuliani vient faire le mariolle. Ce n'est pas une façon de célébrer ce jour».
Alexandre Sulzer
20Minutes.fr, éditions du 10/09/2007 - 14h48
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire