Quand Libé pratique l'ouverture
Surprise : le Forum du quotidien Libération donne une large place … aux sarkozystes.
On attendait un Forum sur la refondation de la gauche, mais, surprise, le grand événement mis en scène par Libération ouvre le micro au gratin de la sarkozie. Plus de vingt ans après « Vive la crise », le quotidien de Laurent Joffrin réinvente le concept avec « Vive la politique » : trois jours « d'expressions et d'échanges » qui se dérouleront ce week-end, à Grenoble. Si Brice Hortefeux et Hervé Morin ont décliné l'invitation, et si l'on attend encore la confirmation de la participation de Rachida Dati aux débats, le casting sélectionné par la rédaction promet d'opposer à des personnalités de gauche des membres du gouvernement, tels Fadela Amara, Christine Lagarde, Xavier Darcos, Jean-Maric Bockel, Valérie Pécresse et Nathalie Koscuisko-Morizet ; quelques proches de Nicolas Sarkozy, comme le conseiller culturel de l'Elysée George-Marc Benamou, le porte-parole du gouvernement Laurent Wauquiez ou encore la « plume » du président Henri Guaino ; ainsi que diverses personnalités de droite : Jean-Pierre Raffarin, Bernard Accoyer, ou encore l'essayiste néo-libéral Nicolas Baverez… Le principe est simple : autour d'une question sur laquelle elles s'expriment souvent sur les plateaux de télévision, (exemple : « Banlieues : maires poules ou maires fouettards ? ») deux personnalité issues de bords opposés (exemples : Patrick Braouzec (PCF) vs Eric Raoult (UMP)) vont s'affronter. Avantage : la sélection rassemble le gotha de la politique et confère à l'événement organisé par le quotidien une aura médiatique certaine. Bémol : on croyait que Libé, organe de presse engagé, ne manquerait pas de participer à la reconstruction d'une opposition en morceaux. L'ouverture fonctionne à merveille lorsqu'elle est pratiquée par un parti majoritaire pour vider les rangs des appareils adverses, mais est-elle aussi pertinente lorsqu'on accompagne le camp des perdants ? « Si on avait fait débattre des personnalités de gauche, il y aurait eu des conflits de personnalité », explique Max Armenet, le directeur de développement du journal, qui a réussi à coordonner l'événement, il est vrai, en à peine quatre mois. L'opposition aurait-elle tellement peur du mal qu'elle peut se faire à elle-même qu'elle préfère converser avec son pire ennemi ? Ou la fascination médiatique pour la sarkozie atteint-elle son paroxysme… ?
Vendredi 14 Septembre 2007 - 11:00
Ca n'engage que moi, mais Marianne qui cartonne Libé, ça me fait l'effet d' un combat de boxe poids mouche, c'est bien mais, ça déplace pas beaucoup d'air..
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire