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Reuters - il y a 13 minutes
PARIS (Reuters) -
"RESF (Réseau éducation sans frontières) appelle les habitants mais aussi les associations, les syndicats, les partis, tous ceux qui sont décidés à ne pas laisser la dérive vers l'insupportable se poursuivre, à un rassemblement sur les lieux du drame, boulevard de la Villette", dit l'organisation dans un communiqué.
Une ressortissante chinoise en situation irrégulière, âgée de 51 ans, a été grièvement blessée jeudi après-midi en se jetant de la fenêtre de son logement du Xe arrondissement de Paris pour échapper à des policiers, selon la préfecture de police.
Tombée du premier étage sur la chaussée, elle a été prise en charge par le Samu, admise à l'hôpital Pompidou et se trouvait vendredi dans le coma. Le pronostic vital était considéré comme "engagé" vendredi matin, ce qu'il signifie qu'elle risque de mourir, a-t-on appris au parquet de Paris.
Les policiers du commissariat du Xe qui se sont présentés à son domicile du 41 boulevard de la Villette ne venaient pas pour une expulsion mais pour une enquête sur une plainte pour vol, a précisé la préfecture de police.
"Sur place, alors que les policiers se présentaient à un homme à la porte de l'appartement et déclinaient leur qualité, une femme qui se trouvait dans une pièce attenante s'est jetée d'une fenêtre de l'appartement, situé au 1er étage. La victime est une ressortissante chinoise qui était hébergée par l'occupant de cet appartement", ajoute-t-elle.
"TERREUR"
RESF voit cependant l'accident comme une conséquence de la tension provoquée par la politique gouvernementale, qui a assigné aux préfets et à la police des objectifs chiffrés d'expulsions, 25.000 pour cette année.
"Ces gestes désespérés sont à l'évidence le produit de la terreur que les mesures du ministre des expulsions fait voter par un Parlement aux ordres", dit RESF.
Le syndicat de police Alliance a réagi en estimant que la police n'avait aucune responsabilité dans l'affaire. "La police nationale applique et fait appliquer les lois que nul n'est censé ignorer et ne peut en aucun cas être tenue pour responsable des agissements de personnes qui tentent de se soustraire à un contrôle ou qui cherche à se dérober à une convocation légitime", écrit-il dans un communiqué.
Le 12 septembre, le ministre de l'Immigration, Brice Hortefeux, a reçu une vingtaine de préfets pour leur demander de faire expulser davantage d'immigrés en situation irrégulière, suscitant la colère d'une partie de la gauche et d'organisations de défense des droits de l'homme.
Brice Hortefeux se heurte à plusieurs obstacles, et notamment les incidents de plus en plus fréquents qui surviennent lors des opérations d'expulsion et d'arrestation. A Amiens (Somme) fin août, le fils d'une famille de sans-papiers russes a été grièvement blessé en tombant de la fenêtre du logement familial lors d'une arrestation.
Selon des évaluations gouvernementales, le nombre d'immigrés en situation irrégulière en France oscille entre 200.000 et 400.000. La plupart travaillent, en particulier dans le bâtiment et la restauration.
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