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AFP - il y a 14 minutes
PARIS (AFP) -
Le représentant des semenciers et celui des départements au groupe de travail sur les OGM, chargé de préparer le Grenelle de l'environnement, ont quitté la salle vendredi matin pour protester contre la position du gouvernement.
Après moins d'une heure de travaux, les professionnels des semences et de la protection des plantes ont "suspendu leur participation" et demandé à être "reçus en urgence par Nicolas Sarkzoy", a annoncé leur porte-parole Philippe Gratien.
Pour lui, "le contrat est rompu" après les propos du ministres de l'Ecologie Jean-Louis Borloo en faveur d'un gel des semences commerciales, ensuite démenti jeudi par le ministre de l'Agriculture Michel Barnier, assurant que "la question n'est pas tranchée". "A quoi sert d'organiser un Grenelle si tout est déjà décidé à l'avance?", a demandé M. Gratien en rappelant que le chef de l'Etat avait promis un statu quo sur la situation des OGM le temps du Grenelle.
"On est d'accord pour discuter d'une nouvelle loi mais, dans l'attente, le cadre législatif et réglementaire actuel doit continuer de s'appliquer", a-t-il indiqué en assurant que "si le gouvernement dément les propos de M. Borloo, on revient".
Le député PS du Gers Philippe Martin, représentant des départements au sein du collège "collectivités", a également quitté la salle après avoir "solennellement demandé au président du groupe d'interrompre la séance et que les deux ministres (Borloo et Barnier) viennent s'expliquer sur la cacophonie d'hier".
"On ne peut pas faire comme si ces déclarations divergentes n'existaient pas", a-t-il souligné. "Il aurait été de bonne politique que les ministres viennent ici nous donner encore l'envie de travailler: quand on consacre autant de son temps, on veut savoir si ce sera utile".
Du côté des agriculteurs, la FNSEA a boycotté la séance comme elle l'avait annoncé. Seul était présent le président de l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA), Didier Marteau, qui a décidé de rester "pour le moment" après avoir lu une déclaration en séance.
Il a dénoncé "la méthode et la forme qui font que le gouvernement annonce les orientations qui vont être prises avant la fin des négociations: en ce cas, ce n'est pas la peine de nous demander de venir", a-t-il expliqué. Il a en outre fait état du "ras-le-bol des quelque 2.000 agriculteurs qui ont semé des OGM en toute légalité, qui sont moralement harcelés et font face aux destructions quotidiennes de parcelles dédiées à la recherche ou à la production".
Par ailleurs, le collectif des Faucheurs volontaires a revendiqué vendredi à Toulouse la destruction dans la nuit de mercredi à jeudi d'une parcelle de 2 ha de maïs transgénique, propriété de la coopérative Terrena, sur le canton de Seiches-sur-le-Loir dans le Maine-et-Loire. Cette nouvelle "neutralisation" confirme "notre refus de voir les OGM envahir nos campagnes", a affirmé un membre du collectif dans un appel à l'AFP.
"Seul un moratoire immédiat sur les cultures OGM en plein champ avant le Grenelle de l'environnement pourra garantir des débats sereins", a-t-il ajouté. Le collectif ajoute qu'"une loi sur la cohabitation (des cultures OGM et non OGM) n'est pas envisageable car les contaminations sont avérées, prouvées et irreversibles". "Il est urgent d'arrêter la politique du fait accompli en matière d'OGM".
Les faucheurs volontaires rappellent que, selon un sondage CSA/Greenpeace de septembre 2006, 86% de la population française refuse la culture d'OGM en plein champ. Vendredi matin, la gendarmerie avait annoncé la destruction cette parcelle de maïs transgénique semée par la coopérative Terrena et située sur la commune de Cornillé-les-Caves, à l'est d'Angers.
Selon le propriétaire du champ et le groupe coopératif, qui ont porté plainte, le préjudice de l'action des faucheurs a été estimé à 20.000 euros.
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