12/09/2007

Sarkozy vole au secours de Fillon d'un coup de griffe

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Sarkozy vole au secours de Fillon d'un coup de griffe

Publié le mercredi 12 septembre 2007 à 05H46

Le Président juge "indigne" la situation des régime spéciaux
Il faudra attendre une semaine encore pour en connaître les grandes lignes mais la cause est entendue: la réforme des régimes spéciaux de retraites va être rapidement engagée. "Dans la concertation"a tenu à préciser hier Xavier Bertrand, le ministre du Travail, comme pour adoucir le climat auprès des syndicats après l'annonce, dimanche soir sur Canal +, par François Fillon que cette réforme était prête et n'attendait plus qu'un "signal" du chef de l'État.
Après avoir feint de s'étonner de l'empressement de son Premier ministre -"un peu de méthode ne nuit pas à la solution d'un problème"-, Nicolas Sarkozy n'a pas caché, hier matin à Rennes devant le monde agricole, qu'il jugeait "indigne"la situation actuelle. "La vérité, a-t-il argumenté,c'est qu'il existe des régimes spéciaux qui ne correspondent pas à des métiers pénibles et qu'il existe des métiers pénibles qui ne correspondent pas à un régime spécial de retraite". Malgré les couacs de communication apparents, les deux hommes sont bien sur la même longueur d'ondes. Une répartition habile des rôles?
Ce n'est pas la première fois depuis son arrivée à l'Élysée, réforme de l'université pour preuve, que Nicolas Sarkozy cherche à se draper dans la posture du médiateur sur un dossier sensible. Cette réforme des régimes spéciaux, qui concerne un demi-million d'agents et 1,1million de retraités, était l'une des principales promesses du candidat Sarkozy.
Quant à François Fillon, c'est incontestablement l'homme de la situation: c'est lui qui, comme ministre des Affaires sociales, était parvenu en 2003 à imposer la réforme du régime des retraites de la fonction publique et à son alignement sur celui du régime général malgré la mobilisation des principales organisations syndicales. Et s'il ne s'est pas attaqué à l'époque au sort des cheminots, électriciens et gaziers, c'est par "choix tactique"avouait-il l'an dernier dans les pages de son dernier ouvrage, La France peut supporter la vérité, le but de la manoeuvre étant d'isoler la SNCF et la RATP où s'étaient noués en 1995 la résistance et l'échec du Plan Juppé.
"L'état d'esprit a beaucoup évolué depuis", se plaît-on à juger dans l'entourage du Premier ministre. À l'image de la gauche socialiste encore une fois bien embarrassée, partagée entreceux qui souhaitent une "harmonisation" des régimes par souci d'équité et ceux qui refusent de faire un tel cadeau à Nicolas Sarkozy et au gouvernement.

Par Michel-Philippe Baret ( mpbaret@laprovence-presse.fr )
"Un peu de méthode ne nuit pas à la solution d'un problème": une petite phrase du chef de l'État qui a fait son effet.
© AFP

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