AFP
Par Par Charles SICURANI AFP - Jeudi 6 septembre, 15h30
PARIS (AFP) - La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a annoncé jeudi une série de mesures, dont la création d'une "cellule de coordination" des préfets d'Ile-de-France (IDF), pour analyser en permanence l'évolution de la délinquance et "anticiper" plutôt que "simplement réagir".
Elle les a dévoilées devant la presse à l'issue d'une réunion avec les préfets d'IDF, le préfet de police, les directeurs généraux de la police et de la gendarmerie, au lendemain de la diffusion d'une étude des Renseignements généraux (RG) faisant état d'une hausse des affrontements entre bandes rivales.
Selon cette étude, réalisée en juillet, ces affrontements ont augmenté de 29% en France au cours des cinq premiers mois de l'année par rapport à la même période de 2006.
"Il y a une accélération des évolutions des formes de délinquance, il est nécessaire, en les (y) adaptant, de faire évoluer parallèlement les structures et les modalités de fonctionnement" des forces de sécurité, a jugé la ministre.
"Notre devoir est de ne pas être en train simplement de réagir, à la traîne, mais d'essayer d'anticiper, de façon à toujours être en initiative", a-t-elle ajouté.
Pour "être capable d'avoir la réactivité maximum, la capacité de prendre les moyens nécessaires", la ministre a annoncé la création d'une "cellule de coordination, structure d'analyse régionale" auprès du préfet de police qui réunira "au moins une fois par mois" les préfets de la Région.
Ils analyseront "les différents phénomènes de violences urbaines, de phénomènes de bandes, de délinquance itinérante, de façon à les suivre, être capable d'apprécier s'il y a des nouvelles formes de violences, de délinquance, en train de se mettre en place", a-t-elle précisé.
Cette cellule alimentera aussi en informations "la direction des affaires stratégiques qui sera créée dans le ministère à l'automne", a souligné Mme Alliot-Marie.
Parallèlement, a-t-elle poursuivi, face à "une délinquance extrêmement mobile, les règles d'utilisation des unités opérationnelles seront assouplies" par "une plus grande perméabilité des limites de compétence territoriale (permettant) l'envoi de renforts et la mutualisation des moyens chaque fois que le besoin s'en fera sentir".
Elle compte aussi sur les nouvelles technologies, comme la vidéosurveillance "avec toutes les possibilités d'interconnexion", et sur "tous les systèmes de transmission oraux", afin de faciliter l'échange d'informations" interservices et interdépartements.
"Cela peut également intéresser la justice", a poursuivi la ministre. Selon elle, il est "nécessaire que les tribunaux du lieu où vivent les criminels soient informés de ce qui se passe ailleurs, ça ne semble pas systématiquement le cas aujourd'hui", a-t-elle noté.
Et le casier judiciaire c'est pour les chiens??
Enfin, une "analyse" sera menée pour mettre en place, "dans le réseau des transports en commun, une coordination similaire à celle des réseaux ferrés".
La ministre a en revanche refusé de préciser le rôle qu'auront les RG dans ce dispositif: "je dirais ce que sont les décisions et les orientations concernant les services de renseignement en début de semaine prochaine", a-t-elle dit.
Mme Alliot-Marie a annoncé qu'elle présiderait une réunion identique à celle de jeudi "en octobre" pour faire le point sur la mise en place des nouvelles mesures.
Dans la foulée
Création d'une cellule de coordination de la lutte anti-délinquance en IDF
AP
Par Laurence JoanGrangé AP - Jeudi 6 septembre, 13h54
PARIS - La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a annoncé jeudi la création d'une "cellule de coordination de la lutte anti-délinquance" en région parisienne, afin de lutter contre les violences urbaines comme les bagarres entre bandes rivales qui se sont produites à Paris ces derniers jours.
"Une structure d'analyse régionale de ces phénomènes sera créée, la cellule de coordination de la lutte anti-délinquance, et sera placée auprès du préfet de police", a expliqué la ministre de l'Intérieur. "Elle suivra les questions de violences urbaines, les phénomènes de bandes et la délinquance itinérante".
Cela permettra d'"apprécier si de nouvelles formes de délinquance se mettent en place" et d'"avoir une réactivité maximum" face à ce type de phénomènes, a-t-elle précisé à l'issue d'une réunion au ministère avec les préfets d'Ile-de-France, le préfet de police et le directeur général de la police nationale.
"Le préfet de police tiendra, à ma demande, chaque mois une telle réunion de coordination pour évoquer l'ensemble des dispositifs des autorités concernées", a ajouté la locataire de la place Beauvau.
Evoquant les cas de collaboration pour des événements comme la foire du Trône, Mme Alliot-Marie a jugé que "ces approches ponctuelles thématiques ont fait la démonstration de leur efficacité et de leur utilité". "J'ai décidé de systématiser cette coordination qui doit être à la fois quotidienne et permanente".
Ainsi "les règles d'utilisation des unités opérationnelles seront assouplies" comme les CRS, car la ministre "souhaite une plus grande perméabilité des limites de compétences territoriales, ce qui permettra (...) l'emploi de renforts et la mutualisation des moyens chaque fois que le besoin s'en fait sentir".
"Les centres d'information et de commandement disposeront de toutes les facilités pour assurer une communication permanente entre eux", a-t-elle ajouté. Mais "au-delà des mesures techniques, une circulaire sera envoyée pour attirer l'attention, créer un réflexe sur la nécessité de transmettre les informations aux autres" comme les images de vidéosurveillance.
"Début octobre, je tirerai les conclusions des suites qui auront été apportées", a indiqué Michèle Alliot-Marie.
Parallèlement, le procureur général de Paris Laurent Le Mesle prévient que les sanctions contre les personnes impliquées dans des bagarres entre bandes "seront non seulement plus lourdes, mais elles devront être aussi immédiates que possible". M. Le Mesle souligne dans "Le Parisien/Aujourd'hui en France" que "la circonstance aggravante de 'réunion' sera systématiquement retenue" et que "le nouvel arsenal de la loi antirécidive sera appliqué".
Une cinquantaine de jeunes ont pris part dimanche après-midi à des échauffourées près de la gare du Nord. Moins d'une semaine auparavant, des bagarres avaient eu lieu les 26, 27 et 28 août entre une cinquantaine de jeunes originaires de banlieue, qui s'étaient affrontés à la gare du Nord et dans le quartier de Pigalle. Selon un rapport des Renseignements généraux cité par "Le Monde", le phénomène aurait pris de l'ampleur depuis le début de l'année dans la capitale. AP
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