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Rédigé à l'occasion de la visite du président africain à l'Elysée, l'article se concentre sur sa volonté de "moderniser le système de démocratie".
Le quotidien Matin Plus, qui appartient aux groupes Bolloré et Le Monde, titre sa Une, vendredi 26 octobre, sur la visite de Paul Biya, le président camerounais, à l'Elysée, alors le groupe Bolloré attend la décision du chef de l'Etat africain sur un grand projet, la construction d'une ligne de chemin de fer de 800 km reliant le Cameroun à la Centrafrique.Liens Bolloré / Cameroun : quand Matin Plus met Paul Biya à la Une
NOUVELOBS.COM | 26.10.2007 | 18:02
..Contacté par Nouvelobs.com, aucun responsable éditorial de Matin Plus n'était présent pour répondre à nos questions vendredi toute la journée.
Le journal omet d''indiquer par ailleurs que Vincent Bolloré a été reçu par le chef d'Etat africain, mercredi.
"Utile"
Selon Odile Biyidi, présidente de l'association Survie spécialiste des relations obscures entre la France et l'Afrique, cette Une illustre "l'utilité de posséder des journaux quand on a des intérêts en Afrique". Le groupe Bolloré a acquis la SDV-Saga, en charge du transport de marchandises dans les années 90. Il a également acheté le terminal à conteneurs du Port de Douala, la capitale économique du Cameroun, ainsi que la Camrail, la société de transport ferroviaire nationalisé en 1999, qui pourrait construire les 800 km de lignes entre Belabo et Bangui. "Mais le président camerounais n'a encore rien décidé", indique Odile Biyidi. Bolloré possède, en outre, les 31 000 hectares de palmeraies de la Socapalm et de la Ferme Suisse.
"Prestation de service aux hommes politiques"
Selon Pierre Caminade, qui s'occupe du dossier Bolloré au sein de l'association Survie, Vincent Bolloré "offre des prestations de service aux hommes politique". Afficher Paul Biya en Une, permet d'entretenir de bons rapports, le jour d'une rencontre avec le Président français où d'éventuels contrats pourraient fleurir. De même, la distribution de cette édition près des métros parisiens permet "de diffuser une image élogieuse du président dans les réseaux et les milieux franco-africains".
En effet, l'article à proprement parler pas vraiment critique. Il est essentiellement consacré à la volonté de Paul Biya de "moderniser" le "système de démocratie". "Notre système démocratique fonctionne normalement. Mais, comme il se doit, nous devons toujours chercher à le perfectionner et à le moderniser", déclare-t-il dans le papier.
Un encadré
La vision de l'opposition n'apparaît pas. Tout juste un encadré indique que le Cameroun est une "République dirigée depuis 1982 par Paul Biya". Un autre rappelle sa chronologie : "1984 : élu président de la République. 1988 : réélu à la présidence. 1992 : réélu au suffrage universel. 2004 : élu pour un nouveau septennat".
Deux Camerounais ont encore été tués par les forces de l'ordre, mardi 16 octobre, dans une manifestation de taxi motos.
On rappelera que les syndicats de Courrier International, filiale du Monde associée elle aussi à Matin Plus, avaient dénoncé, en juin 2007, la censure d'un article dans Matin Plus, qui relatait les déboires de musiciens hongrois avec la police à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Selon eux, la décision émanait de Vincent Bolloré.
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