Le « Journal du Dimanche » d’aujourd’hui 30 septembre revient sur la révélation du « Figaro » de mercredi dernier, suite au signalement par Tracfin (la cellule antiblanchiment de Bercy) au parquet de Paris de retraits d’espèces suspects issus de l’UIMM (L’Union des industries et métiers de la métallurgies, l’une des principales composantes du MEDEF).
Ces retraits porteraient sur 5,6 millions d’euros entre 2000 et 2007, en plusieurs versements dont le plus important serait de 305 000 euros en une seule fois. Ils correspondraient à des chèques de l’UIMM signés notamment par Denis Gautier-Sauvagnac, 64 ans, énarque, inspecteur des finances, qui est actuellement le n° 2 du MEDEF, aux côtés de Laurence Parisot. Une enquête préliminaire est ouverte pour abus de confiance.
Curieusement, l’article de Michel Deléan dans le « Journal du dimanche » évoque deux fois une hypothèse inattendue.
« Selon les explications qu’aurait données Denis Gautier-Sauvagnac à la BNP, cet argent aurait servi à financer des actions de formations et d’éducation, des oeuvres sociales de la métallurgie, et à verser des compléments de salaires. Des arguments qui n’ont pas, apparemment, pas rassuré la banque. ‘’On a vraisemblablement découvert une caisse noire à usage multiples, confie une source proche de l’enquête. Rien n’est à exclure, car le liquide permet toutes les dérives. Cet argent a pu servir à régler des repas dans de grands restaurants ou des week-ends dans des hôtels de luxe, à arrondir les fins de mois des salariés, voire à financer des activités politiques ou à aider des syndicats, et peut-être tout cela à la fois’’. »
Ce qui est surprenant, c’est que Denis Gautier-Sauvagnac est responsable au MEDEF de la très stratégique « Commission des relations sociales ».
Après avoir décrit Denis Gautier-Sauvagnac, comme un homme « direct et franc », ou aussi comme « un snob, arrogant », ou encore comme « un homme droit et intègre », (tout cela selon les syndicalistes qui le « côtoient régulièrement ») le « Journal du Dimanche » croit nécessaire d’ajouter :
« Toutes les organisations se retrouvent, en revanche, sur un point : CGT, CFDT, FO, CFTC et CGC assurent n’avoir jamais reçu un centime de l’UIMM. »
On se demande pourquoi cette hypothèse a été immédiatement avancée.
L’enquête des policiers parisiens de la brigade financière permettra peut-être d’en savoir plus. Peut-être qu’avoir examiné les comptes personnels du Denis Gautier-Sauvagnac et éliminé les avantages personnels, elle devra chercher à reconstituer la destination mystérieuse de ces 5,6 millions d’euros en espèces.
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